mardi 19 février 2019

L'exercice pourrait améliorer la santé en augmentant la diversité bactérienne intestinale

Une étude menée par The Physiological Society publiée dans Experimental Physiology révèle que les bactéries, souvent synonymes d'infection et de maladie, peuvent avoir une réputation injuste. La recherche indique qu'il y a autant, sinon plus, de cellules bactériennes dans le corps que de cellules humaines, ce qui signifie qu'elles jouent un rôle important dans la physiologie. En fait, selon les chercheurs, de plus en plus de preuves montrent qu'une plus grande diversité de microbiote intestinal (le nombre d'espèces différentes et l'uniformité des populations de ces espèces) est liée à une meilleure santé. Les chercheurs croient que l’efficacité avec laquelle l'humain transporte de l’oxygène dans ses tissus (aptitude cardiorespiratoire) est un facteur prédictif de la diversité du microbiote intestinal beaucoup plus important que le pourcentage de graisse corporelle ou l’activité physique en général.

Les chercheurs croient que l'exercice à une intensité suffisamment élevée, pour améliorer la condition cardiorespiratoire, peut améliorer la santé en modifiant de façon favorable la présence, l'activité et le regroupement des microbes intestinaux. De telles améliorations induites par l'exercice, dans la condition cardiorespiratoire, correspondent souvent à des adaptations centrales (par exemple un volume accru de sang pompé par le cœur à chaque battement) et périphériques (par exemple un nombre accru de capillaires pour transporter l'oxygène du sang aux muscles).

Selon les chercheurs, jusqu'à présent, il était clair qu'une meilleure santé cardiorespiratoire coïncidait avec une plus grande diversité de microbiote intestinal, mais il n'était pas clair si cette relation était attribuable au pourcentage de graisse corporelle ou aux activités physiques de la vie quotidienne. Étant donné que le traitement du cancer est connu pour déclencher des changements physiologiques préjudiciables à la santé cardiométabolique, notamment une augmentation du pourcentage de graisse corporelle et une diminution de la capacité cardiorespiratoire, cette recherche a été réalisée sur des survivants du cancer. Au total, 37 survivantes du cancer du sein non métastatiques, ayant terminé le traitement au moins un an auparavant, ont été inscrites.

Les participants ont effectué un test d’exercice progressif pour estimer le meilleur état cardiorespiratoire, évaluer la dépense énergétique totale et examiner le microbiote intestinal issu de frottis fécaux. Les résultats ont révélé que les participants de meilleure condition cardiorespiratoire présentaient une diversité de microbiote intestinale significativement plus grande que les participants moins en forme. D'autres analyses statistiques ont montré que la condition cardiorespiratoire était responsable d'environ un quart de la variance de la richesse et de l'uniformité des espèces, indépendamment du pourcentage de graisse corporelle.

Ces données offrent un aperçu intéressant de la relation entre la santé cardiorespiratoire et la diversité du microbiote intestinal. Cependant, étant donné la nature transversale du plan de l'étude, les conclusions de l'équipe de recherche sont de nature corrélative. L'échantillon de participants était limité aux femmes ayant des antécédents de cancer du sein, qui avaient tendance à présenter une faible condition cardiorespiratoire et d'autres problèmes de santé, ce qui signifie que la généralisation à d'autres groupes devrait être faite avec prudence.

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