mardi 5 février 2019

Les vieilles cellules répareraient les dommages dans le cerveau des patients atteints de sclérose en plaques

Une étude menée par Karolinska Institutet publiée dans Nature révèle qu'il existe une régénération très limitée des cellules dans le cerveau des patients atteints de sclérose en plaques (SEP). Ces découvertes soulignent l’importance de traiter la SEP à un stade précoce de la progression de la maladie, lorsque les cellules touchées peuvent réparer les dommages, car elles ne sont pas remplacées par de nouvelles. Notons également qu'un autre article publié simultanément dans Nature mène à des conclusions qui se chevauchent, avec une méthodologie différente

Selon les chercheurs, les cellules nerveuses du cerveau communiquent entre elles par le biais de fibres nerveuses qui forment des réseaux complexes. De nombreuses fibres nerveuses sont isolées par une enveloppe de myéline, ce qui contribue à la transmission à grande vitesse des impulsions nerveuses. La myéline n'est pas formée par les cellules nerveuses mais par un autre type de cellule appelée oligodendrocytes.

Comme le mentionne la Société canadienne de la SP, la SEP est une maladie provoquée par le système immunitaire de l'organisme qui attaque la myéline et les oligodendrocytes. Cela entraîne une détérioration de la transmission des signaux dans les fibres nerveuses et peut entraîner la mort des cellules nerveuses, une combinaison qui provoque de graves déficiences neurologiques et, dans les cas graves, la mort du patient.

Selon les chercheurs, la progression de la maladie dans la SEP fluctue généralement entre des périodes de détérioration et des périodes de rémission. Des études chez la souris ont révélé que la myéline endommagée peut être reformée, ce qui nécessite la génération de nouveaux oligodendrocytes qui fabriquent la myéline. Les chercheurs mentionnent avoir longtemps supposé que les périodes de rémission chez les patients atteints de SEP étaient causées par des oligodendrocytes nouvellement formés remplaçant la myéline perdue.

Or, les chercheurs ont pu montrer qu'il n'y avait pas de régénération d'oligodendrocytes chez les patients atteints de SEP dans les régions où la myéline semble s'être reformée. Au lieu de cela, il semble que d'anciens oligodendrocytes qui ont survécu à l'attaque de la défense immunitaire soient capables de former une nouvelle myéline.

Les chercheurs affirment avoir été très surpris que les humains se soient révélés si différents des animaux étudiés. Chez les humains, la régénération des oligodendrocytes est très limitée, mais ils semblent avoir une plus grande capacité à contribuer à la réparation

Pour déterminer l'âge des oligodendrocytes chez les patients atteints de SEP, les chercheurs ont mesuré la quantité d'isotope carbone 14 provenant de détonations nucléaires pendant la guerre froide, qui était stockée dans le génome de la cellule, c'est-à-dire l'ADN. Depuis que les détonations ont cessé, le carbone 14, qui est un type de marque de la date à laquelle les cellules ont été formées, a diminué progressivement. Cette méthode de détermination de l'âge d'une cellule a été développée au début des années 2000.

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