vendredi 17 mai 2019

Les graisses alimentaires entrant dans le cerveau pourraient expliquer le lien entre obésité et dépression

Selon les chercheurs, l'obésité et la dépression sont liées depuis longtemps, des études cliniques antérieures ayant montré une association entre ces deux conditions. Cependant, jusqu'à présent, les mécanismes de l'obésité sur la dépression et inversement n'ont pas été complètement compris.

Dans une nouvelle étude menée par l’University of Glasgow publiée dans Translational Psychiatry, les chercheurs ont pu démontrer les liens entre la consommation d’aliments riches en graisses saturées menant à l’obésité et le développement des phénotypes de dépression. Ils ont également découvert qu’en diminuant l’expression d’une enzyme spécifique appelée phosphodiestérase, les symptômes de la dépression liée à l’obésité peuvent être réduits.

De nouvelles découvertes, révélées cez des modèles murins, ont permis aux chercheurs de voir que les acides gras saturés pénètrent dans le cerveau par le sang, puis s'accumulent et affectent des signaux cérébraux essentiels liés à la dépression. Des souris nourries avec un régime riche en graisses (composées à 60% de graisses saturées et insaturées) se sont avérées avoir un afflux d'acides gras alimentaires dans la région de l'hypothalamus du cerveau, une région liée au système métabolique et connue pour être liée à la dépression. Ces acides gras ont ensuite pu affecter directement les principales voies de signalisation responsables du développement de la dépression.

Selon les chercheurs, la relation entre obésité et dépression est connue pour être compliquée, les patients obèses étant moins susceptibles de bien réagir aux antidépresseurs classiques. En effet, les patients obèses présentent une réponse au traitement antidépresseur sensiblement plus lente, avec des améliorations globales moins importantes.

Les chercheurs croient que leurs découvertes innovantes pourraient maintenant influencer de nouvelles cibles pour les antidépresseurs, qui conviendraient peut-être mieux aux individus en surpoids et obèses.

Les chercheurs ont découvert que l'obésité alimentaire ou génétiquement induite chez la souris entraînait un phénotype de dépression et que ce phénomène se produisait via la perturbation de la voie de signalisation AMPc / PKA. En outre, ils ont constaté que la consommation d'un régime riche en graisses entraînait un afflux d'acides gras alimentaires, en particulier dans l'hypothalamus. Ces acides gras pourraient alors moduler directement la voie de signalisation de la PKA responsable du développement de la dépression. Ces résultats suggèrent que l'afflux d'acides gras saturés dû à la consommation d'un régime riche en graisses peut altérer le processus de signalisation AMPc / PKA, ce qui entraîne le développement d'un phénotype de dépression.

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