samedi 18 mai 2019

Le rôle clé d'une protéine cérébrale pour l'obésité serait révélé

Selon une étude publiée dans le Journal of Clinical Investigation, des chercheurs du Centre de recherche du Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CRCHUM) montrent pour la première fois que chez la souris, la protéine de liaison de l’acyl-CoA, ou ACBP, a une influence directe sur les neurones permettant aux rongeurs et aux humains de maintenir un poids santé.

Les chercheurs mentionnent avoir découvert en 2015 que cette même protéine permettait aux astrocytes, des cellules de soutien neuronal, de communiquer aux neurones les variations d’acides gras et de lipides dans le sang. Grâce à cette information primordiale, le cerveau peut ajuster la prise alimentaire et les dépenses énergétiques. Et, en fin de compte, contrôler le poids de son propriétaire.

Selon les chercheurs, les neurones qui réduisent l'apport alimentaire, appelés neurones proopiomélanocortines ou neurones POMC, sont en communication étroite avec des astrocytes produisant la protéine ACBP dans une zone spécifique du cerveau, le noyau arqué de l'hypothalamus

Indispensable pour contrôler l’alimentation et le métabolisme, cette zone de l’hypothalamus contient deux populations de neurones dont les fonctions sont opposées lorsqu’elle est activée. En effet, la première entraîne une augmentation de la prise alimentaire et la seconde, les neurones POMC communs aux animaux et aux humains, favorise la réduction de l'apport alimentaire et l'augmentation de la dépense énergétique.

Selon les chercheurs, les mutations génétiques expliquent 5 à 10% des cas d'obésité. Ces derniers mentionnent que parmi ces cas, une grande proportion est liée à une perturbation de cette voie neuronale communément appelée voie de la mélanocortine. Les chercheurs ont observé que la délétion du gène ACBP dans les astrocytes du noyau arqué favorise l'obésité. Chez les souris génétiquement modifiées pour obèses, ils ont observé au laboratoire que leur injection quotidienne d’ACBP entraînait une réduction de l’apport alimentaire et de la perte de poids de l’ordre de 5% sur cinq jours, mécanisme qui repose sur l’activation des neurones POMC

Les chercheurs insistent toutefois sur la prudence à observer quant à la transposition de cette découverte chez l’humain. Au stade de la recherche fondamentale, cette étude a été menée en laboratoire sur des souris.

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