mardi 19 juin 2018

Une nouvelle voie possible pour traiter l'anxiété

Selon l'Institut universitaire en santé mentale Douglas,  l'anxiété est un mécanisme biologique dont la fonction est de protéger contre les situations dangereuses. Les deux critères utilisés pour distinguer l’anxiété normale du trouble anxieux sont la souffrance personnelle et la difficulté de fonctionner. Les troubles anxieux sont un groupe de problèmes psychologiques plus fréquemment rencontrés chez la femme que chez l'homme et dont les symptômes sont notamment une anxiété excessive, un sentiment de peur, d'inquiétude et des comportements d'évitement et de compulsivité. Environ 12 % des Canadiens sont atteints de troubles anxieux. Les femmes ont 2 fois plus de risque d'être atteintes que les hommes. On retrouve les taux d'hospitalisation les plus élevés pour les troubles anxieux chez la population des 65 ans et plus. Les troubles anxieux sont le trouble de santé mentale le plus fréquent chez les enfants.

Dans une étude menée par l'University of Alberta publié dans The Journal of Neuroscience, les chercheurs ont identifié une nouvelle voie dans le cerveau qui pourrait être une bonne cible pour un médicament afin de réduire les symptômes de l'anxiété. Ces derniers ont étudié l'hormone du stress, un peptide appelé corticotropine-releasing hormone (CRH), et l'hormone anti-stress qui arrête le cycle, appelé neuropeptide-Y (NPY). NPY est un messager chimique du cerveau que les chercheurs ont étudié en relation avec l'épilepsie et l'appétit. Les chercheurs souhaitent comprendre comment l'hormone affecte une partie du cerveau sensible au stress appelée l'amygdale et son action pour inverser les réponses au stress.

Selon les chercheurs, il est connu que le NPY fait que l'animal devient moins stressé, agissant comme un anxiolytique, réduisant l'anxiété. La réponse au NPY peut être observée en testant si l'animal est plus disposé à interagir avec d'autres animaux qu'il ne connaît pas, ce qui peut être une expérience stressante. Bien que l'effet de l'exposition au NPY ne dure que peu de temps, les expositions multiples rendent l'animal résilient au stress pendant des semaines ou des mois. 

L'activité dans les neurones de sortie de l'amygdale signale la peur ou le danger. Tout ce qui ralentit leur activité provoque une anxiolyse (inhibition de l'anxiété). L'hormone du stress CRH augmente l'activité de ces neurones, tandis que NPY fait le contraire, ralentissant le déclenchement de ces neurones. Le même canal ionique dans la membrane de la cellule nerveuse est activé par CRH pour exciter ces neurones, et est arrêté par NPY pour les réduire au silence. 

Les chercheurs ont observé que sur une plus longue période, les canaux ioniques que le NPY arrête de disparaître de la membrane, il y a donc moins de ces canaux ioniques autour. Ces derniers ont testé l'importance de la chaîne pour le comportement.

Les chercheurs ont utilisé un petit ARN en épingle à cheveux (shRNA), qui peut empêcher la protéine d'être produite par la cellule nerveuse. Ils ont utilisé un virus adapté pour amener les cellules nerveuses à produire le shRNA qui arrête leur production normale du canal ionique. Les chercheurs mentionne que c'est une méthode très sélective, et peut être mise dans des régions très précises du cerveau en utilisant ce système d'administration virale. Ils ont constaté qu'en moins d'une semaine d'inhibition de la protéine, les animaux étaient plus susceptibles d'interagir, et le changement a duré au moins huit semaines.
 

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