mardi 26 juin 2018

Un suppresseur de croissance alimenterait les cancers du cerveau létaux

Selon une étude menée par Cincinnati Children's Hospital Medical Center publiée dans Nature Cell Biology, les chercheurs soulignent une protéine qui aide à réguler le métabolisme cellulaire appelée AMPK (AMP-activated protein kinase). Leurs données suggèrent que l'AMPK est un facteur clé des cancers du cerveau pour la plupart incurables, et que le bloquer pourrait produire un bénéfice thérapeutique pour les patients très malades.

Or, la découverte remet également en cause le statu quo scientifique concernant l'AMPK. En effet, selon les chercheurs, la littérature de recherche actuelle le caractérise comme un suppresseur de cancer. AMPK est considéré comme jouant un rôle suppresseur dans le cancer, car il inhibe les enzymes favorisant le cancer (comme la cible mammalienne de la rapamycine (mTOR) et acétyl Co-A carboxylase (ACC)). L'étude utilise l'analyse du Cancer Genome Atlas pour montrer que les protéines AMPK sont fortement exprimées dans le glioblastome humain létal et que l'inhibition de l'AMPK par des moyens génétiques réduit les tumeurs cérébrales et prolonge la survie chez les souris

Les chercheurs précisent toutefois que bien que les données de la présente étude soutiennent la possibilité d'utiliser des inhibiteurs pharmacologiques de l'AMPK pour traiter le glioblastome, des années de recherche supplémentaires sont nécessaires avant de savoir si les résultats sont cliniquement pertinents

Les chercheurs mentionnent que les cellules cancéreuses, en particulier les cellules cancéreuses cérébrales de haut grade, parviennent à survivre dans un environnement tumoral très stressant. Mais les cellules tumorales conservent leur capacité à se développer agressivement. Selon ces derniers, bien que la science médicale ait pu tirer parti de ce stress pour trouver des traitements efficaces contre un grand nombre de cancers, les cancers du cerveau de haut grade comme le glioblastome restent des survivants particulièrement rebelles, défiant toute stratégie de traitement qui leur est appliquée.Les chercheurs ont découvert que le stress associé au cancer active de façon chronique l'AMPK, qui fonctionne normalement comme un capteur bioénergétique qui aide à réguler le métabolisme cellulaire et le stress. Ils ont également appris que les cellules tumorales du cerveau détournent un processus de gestion du stress moléculaire et du métabolisme régulé par l'AMPK pour aider les cellules cancéreuses à maintenir leurs capacités de survie. 

Les chercheurs ont génétiquement supprimé l'AMPK dans des cellules de glioblastome humain et les ont transplantés dans des cerveaux de souris. Les tumeurs ont augmenté, mais très lentement, prolongeant la survie des animaux. 

Parce que la grande majorité de la recherche sur le cancer repose encore sur des modèles de culture cellulaire, les chercheurs croient que les résultats de l'étude pourraient devenir importants pour la communauté de recherche, en particulier lorsque les voies métaboliques des cellules cancéreuses sont étudiées

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire