dimanche 10 juin 2018

Un nouveau modèle neuronal révèle comment le cerveau s'adapte à de nouvelles informations

L'humain peut effectuer une vaste gamme d'opérations mentales et ajuster leurs réponses comportementales en fonction d'instructions externes et de croyances internes.Selon une étude menée par Massachusetts Institute of Technology  publiée dans Neuron, les chercheurs ont maintenant identifié une stratégie que le cerveau utilise pour sélectionner rapidement et effectuer de manière flexible différentes opérations mentales. Pour réaliser leur étude, ils ont appliqué un cadre mathématique connu sous le nom d'analyse de systèmes dynamiques pour comprendre la logique qui régit l'évolution de l'activité neuronale à travers de grandes populations de neurones.

Selon les chercheurs, il était connu que le cerveau pouvait contrôler quand il initiait un mouvement en modifiant la vitesse à laquelle les modèles d'activité neuronale évoluent avec le temps. Ils ont maintenant trouvé que le cerveau contrôle cette vitesse de manière flexible sur la base de deux facteurs, soit les entrées sensorielles externes et l'ajustement des états internes, qui correspondent à la connaissance des règles de la tâche exécutée.

Les chercheurs croient que la «flexibilité cognitive», ou la capacité de s'adapter rapidement à de nouvelles informations, réside dans les aires corticales supérieures du cerveau. Selon les chercheurs, pour comprendre les nouvelles découvertes, il est utile de penser à la façon dont les commutateurs et les cadrans peuvent être utilisés pour changer la sortie d'un circuit électrique. À titre d'exemple, dans un amplificateur, un commutateur peut sélectionner la source sonore en contrôlant l'entrée du circuit, et un cadran peut ajuster le volume en contrôlant des paramètres internes tels qu'une résistance variable. Les chercheurs ont défini que le cerveau transforme de la même façon les instructions et les croyances en intrants et en états internes qui contrôlent le comportement des circuits neuronaux.

Les chercheurs ont enregistré l'activité neuronale dans le cortex frontal des animaux formés pour effectuer une tâche de synchronisation flexible appelée «prêt, set, go». Dans cette tâche, l'animal voit deux flashs visuels, «prêt» et «ensemble», qui sont séparés par un intervalle entre 0,5 et 1 seconde, et initie un mouvement - «aller», un certain temps après «ensemble». L'animal doit initier le mouvement de telle sorte que l'intervalle de "mise en jeu" soit le même que 1,5 fois l'intervalle "prêt à l'emploi". L'instruction d'utiliser ou non un multiplicateur de 1 ou 1,5 est fournie dans chaque essai.

Les signaux neuronaux enregistrés pendant l'intervalle «set-go» véhiculaient clairement des informations sur le multiplicateur et la longueur mesurée de l'intervalle «ready-set», mais la nature de ces représentations semblait étrangement complexe. Pour décoder la logique derrière ces représentations, les chercheurs ont utilisé le cadre d'analyse des systèmes dynamiques. Cette analyse est utilisée dans l'étude d'un large éventail de systèmes physiques, allant des simples circuits électriques aux navettes spatiales.


L'application de cette approche aux données neuronales dans la tâche «ready, set, go» a de découvrir comment le cerveau ajuste les intrants et les conditions initiales du cortex frontal pour contrôler les temps de mouvement de manière flexible. Une opération de type commutateur définit l'entrée associée au multiplicateur correct, et une opération de type cadran ajuste l'état des neurones sur la base de l'intervalle "prêt à l'emploi". Ces deux stratégies de contrôle complémentaires permettent au même matériel de produire des comportements différents. 

Les chercheurs souhaitent maintenant découvrir quelle partie du cerveau envoie des informations sur le multiplicateur au cortex frontal. Ils espèrent aussi étudier ce qui se passe dans ces neurones lorsqu'ils apprennent d'abord des tâches qui les obligent à réagir avec souplesse. 



 


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