mardi 6 novembre 2018

Les chercheurs identifient trois sous-types de dépression

Selon l'Organisation mondiale de la santé, près de 300 millions de personnes dans le monde souffrent de dépression et ces taux sont à la hausse. La dépression est la première cause d’incapacité dans le monde et contribue fortement à la charge mondiale de la maladie.

Or, selon une étude publiée dans Scientific Reports, des chercheurs d Okinawa Institute of Science and Technology auraient identifié pour la première fois trois sous-types de dépression . Ils ont découvert que l'un de ces sous-types semblait impossible à traiter par les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS), le médicament le plus couramment prescrit pour le traitement de cette maladie.

La sérotonine est un neurotransmetteur qui influence l'humeur, les interactions avec les autres, less habitudes de sommeil et la mémoire. Les chercheurs croient que les ISRS agissent en augmentant les niveaux de sérotonine dans le cerveau. Cependant, ces médicaments n'ont pas le même effet sur tout le monde et chez certaines personnes, la dépression ne s'améliore pas, même après les avoir pris. Bien que les chercheurs aient souvent supposé que différents types de dépression existaient et influençaient l'efficacité du médicament, il n'y avait pas eu de consensus.

Pour cette étude, les chercheurs ont recueilli des données cliniques, biologiques et sur le cycle de vie de 134 personnes, dont une moitié venait de recevoir un diagnostic de dépression et l'autre moitié sans diagnostic de dépression, à l'aide de questionnaires et de tests sanguins. Les participants ont été interrogés sur leurs habitudes de sommeil, s'ils avaient ou non des problèmes de stress ou d'autres problèmes de santé mentale.

Les chercheurs ont également examiné le cerveau des participants en utilisant l'imagerie par résonance magnétique (IRM) pour cartographier les schémas d'activité cérébrale dans différentes régions. La technique utilisée leur a permis d’examiner 78 régions couvrant l’ensemble du cerveau et de déterminer la corrélation de ses activités dans différentes régions. Selon les chercheurs, il s'agit de la première étude à identifier les sous-types de dépression à partir de l'histoire de la vie et des données IRM

Avec plus de 3000 caractéristiques mesurables, y compris si les participants avaient vécu un traumatisme ou non, les chercheurs ont été confrontés au dilemme de trouver un moyen d'analyser avec précision un ensemble de données aussi volumineux. En effet, ces derniers mentionnent que le principal défi de cette étude était de développer un outil statistique capable d'extraire des informations pertinentes permettant de regrouper des sujets similaires. Ils ont donc conçu une nouvelle méthode statistique qui aiderait à détecter plusieurs méthodes de regroupement de données et les fonctions qui en sont responsables. À l'aide de cette méthode, les chercheurs ont identifié un groupe de grappes de données étroitement placées, comprenant des caractéristiques mesurables essentielles à l'accès à la santé mentale d'un individu. Trois des cinq grappes de données représentaient différents sous-types de dépression.

Les trois sous-types distincts de dépression étaient caractérisés par deux facteurs principaux, soit les schémas de connectivité fonctionnelle synchronisés entre différentes régions du cerveau et les traumatismes vécus durant l’enfance. Ils ont constaté que la connectivité fonctionnelle du cerveau dans les régions impliquant le gyrus angulaire, une région du cerveau associée au traitement du langage et des nombres, à la cognition spatiale, à l'attention et à d'autres aspects de la cognition, jouait un rôle important dans la détermination de l'efficacité des ISRS dans la dépression.

Les chercheurs ont découvert que les patients présentant une connectivité fonctionnelle accrue entre les différentes régions du cerveau et qui avaient également subi un traumatisme dans leur enfance présentaient un sous-type de dépression qui ne répondait pas au traitement par les médicaments ISRS. D'autre part, les deux autres sous-types, où le cerveau des participants ne montrait pas de connectivité accrue entre ses différentes régions ou où les participants n'avaient pas subi de traumatisme infantile, avaient tendance à réagir positivement aux traitements utilisant des médicaments ISRS.




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