Comme le rapporte l'Institut canadien d'information sur la santé (ICIS), peu de personnes âgées vivant avec la démence au Canada reçoivent des soins palliatifs et de fin de vie, même si elles ont un taux de mortalité plus élevé que les autres personnes âgées. L’Agence de la santé publique du Canada rapporte qu’en 2013-2014, le taux de mortalité normalisé selon l’âge des personnes âgées atteintes de démence était 4,3 fois plus élevé que celui des autres personnes âgées, soit 107,4 par 1 000 habitants de 65 ans et plus comparativement à 25,3, respectivement
10 980 personnes âgées atteintes de démence sont décédées dans un hôpital de soins de courte durée en 2015. De ces personnes, plus de la moitié (67 %) ont été désignées comme nécessitant des soins palliatifs, et 21 % ont été hospitalisées principalement pour recevoir ce type de soins. Ces proportions étaient semblables chez les personnes âgées qui n’étaient pas atteintes de démence et sont décédées : 66 % et 24 %, respectivement. Toutefois, elles étaient plus faibles que pour les 21 726 patients qui avaient un cancer et sont décédés, mais qui n’étaient pas atteints de démence. En effet, environ 82 % des patients atteints d’un cancer étaient désignés comme nécessitant des soins palliatifs et 41 % de ces patients ont été admis à l’hôpital principalement pour recevoir ce type de soins.
Des études révèlent que, comparées aux personnes âgées n’ayant pas reçu de diagnostic de démence, les personnes âgées atteintes de démence sont moins susceptibles d’être confiées à des équipes de soins palliatifs, se font prescrire moins de médicaments liés aux soins palliatifs et sont rarement orientées vers des soins de fin de vie.
Parmi les raisons invoquées, on mentionne qu'il est difficile d’évaluer les besoins, surtout ceux des personnes âgées atteintes de démence, et d’émettre un pronostic concernant l’évolution de la maladie. Il est également difficile de prédire combien de temps survivront les personnes atteintes de démence. De plus, l’accès aux programmes de soins palliatifs est limité, en particulier dans les collectivités rurales et éloignées. On mentionne également qu'il existe des barrières de communication entre les différents spécialistes de la santé ainsi qu’entre les dispensateurs de soins et les familles. En effet, les familles, les patients et certains professionnels de la santé ne perçoivent pas la démence, en particulier, comme un problème relevant des soins palliatifs.
L'ICIS souligne, en terminant, qu'un résident atteint de démence sur 20 décédé dans un établissement de soins de longue durée ou un centre de soins infirmiers au Canada a reçu des soins palliatifs ou de fin de vie. Ce taux était sensiblement le même chez les résidents qui n’étaient pas atteints de démence. Les plus faibles proportions observées en soins de longue durée, comparativement au milieu hospitalier, sont peut-être attribuables à des problèmes concernant la saisie de l’information sur les soins palliatifs, plus précisément que des patients pourraient avoir reçu des soins de nature palliative sans qu’ils aient été consignés comme tels à leur dossier. L'ICIS souligne également la possibilité que les établissements de soins de longue durée ne disposent pas tous des ressources, des compétences et des connaissances spécialisées nécessaires pour offrir des soins palliatifs
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