Selon une étude publiée dans Cancer Research, des chercheurs du Karolinska Institutet en Suède ont identifié une protéine qui détermine l'identité et les propriétés invasives des cellules cancéreuses du sein. Selon ces derniers, cette découverte pourrait conduire à l'élaboration de nouvelles stratégies thérapeutiques et diagnostiques pour cibler l'invasion du cancer du sein et les métastases.
Comme le mentionnent les chercheurs, l'invasion des cellules cancéreuses dans les tissus environnants constitue la première étape de la métastase, principale cause de décès par cancer. Ces derniers soulignent que leur connaissance de la manière dont les cellules cancéreuses acquièrent les propriétés invasives et métastatiques est incomplète et, par conséquent, il existe un manque de traitement pour les patients cancéreux atteints d'une maladie métastatique. Selon eux, il est devenu évident qu'un changement d'identité de la cellule cancéreuse pourrait contribuer à son comportement invasif et métastatique
Pendant longtemps, ils ont pensé que l'identité d'une cellule, créée au cours du développement embryonnaire, était une caractéristique permanente. Ainsi, une fois qu'une cellule a été configurée pour devenir, par exemple, une cellule musculaire, une cellule nerveuse ou une cellule cutanée, elle reste ce type de cellule, quoi qu'il en soit.
Aujourd'hui, cependant, ils sont convaincus que l'identité d'une cellule n'est pas nécessairement fixe et peut changer dans des conditions pathologiques telles que le cancer. Les cellules cancéreuses proviennent principalement d'un type de cellules appelées cellules épithéliales qui forment la peau, les surfaces internes de nos organes tubulaires et des glandes, par exemple dans le sein. Des études récentes révèlent que les cellules cancéreuses du sein peuvent perdre leur identité épithéliale et acquérir des propriétés invasives et métastatiques par le biais d'un processus appelé transition épithélio-mésenchymateuse (EMT). Selon ces derniers, l'introduction de l'EMT peut être décrite comme un processus ressemblant à la façon dont les bateaux dans un port qui sont détachés de leurs points d'ancrage sont prêts à partir. C’est là qu’une protéine appelée CXADR, ou CAR, entre en jeu.
La CAR a été identifiée à l’origine comme un récepteur du virus, mais sa fonction normale n’a pas été comprise. La CAR est souvent perdue au cours de la progression du cancer vers une maladie invasive et métastatique, mais ses implications n’ont pas été clairement définies. Les chercheurs ont découvert que la CAR est un point d'ancrage important pour les cellules cancéreuses du sein, les empêchant de perdre leur identité de cellules épithéliales et devenant invasives.
Les chercheurs ont également découvert que, lorsque la CAR était réintroduite dans des cellules cancéreuses du sein dont le taux de CAR était faible, il était possible de rétablir l’identité épithéliale (normale) des cellules et de réprimer ainsi leurs propriétés invasives. Ces derniers croient que les résultats pourraient ouvrir la voie à la CAR en tant que nouvelle stratégie d’inhibition de l’invasion du cancer du sein et des métastases.
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