dimanche 2 juin 2019

Les virus portant des «manteaux de protéines» seraient liés à la maladie d'Alzheimer

Une nouvelle étude de Stockholm University et du Karolinska Institutet publiée dans Nature Communications révèle que les virus interagissent avec les protéines contenues dans les liquides biologiques de leur hôte, entrainant la formation d'une couche de protéines à la surface du virus. Cette couche de protéines rend le virus plus infectieux et facilite la formation de plaques caractéristiques des maladies neurodégénératives telles que la maladie d'Alzheimer.

Comme le soulignent les chercheurs, les virus ne peuvent se reproduire qu'à l'intérieur de cellules vivantes et exploiter au mieux les mécanismes cellulaires de leur hôte. Cependant, avant d'entrer dans une cellule hôte, les virus ne sont que des particules de taille nanométrique, très similaires aux nanoparticules artificielles utilisées dans des applications médicales pour le diagnostic et le traitement. Or, les chercheurs ont découvert que les virus et les nanoparticules partagent une autre propriété importante. En effet, ils sont tous deux recouverts d'une couche de protéines lorsqu'ils rencontrent les fluides biologiques de leur hôte avant de trouver leur cellule cible. Cette couche de protéines à la surface influence considérablement leur activité biologique.

Les chercheurs ont étudié la protéine corona du virus respiratoire syncytial (respiratory syncytial virus, RSV) dans différents fluides biologiques. Selon les chercheurs, le RSV est la cause la plus courante d'infections aiguës des voies respiratoires inférieures chez les jeunes enfants dans le monde. Il est responsable de 34 millions de cas et de 196 000 décès chaque année. En effet, la signature corona protéique du RSV dans le sang est très différente de celle des fluides pulmonaires. Elle est également différente entre les humains et d'autres espèces, telles que les singes macaques rhésus, qui peuvent également être infectés par le RSV". Le virus reste inchangé sur le plan génétique. Il acquiert simplement des identités différentes en accumulant différentes protéines coronaires à sa surface, en fonction de son environnement. Cela permet au virus d'utiliser des facteurs d'hôte extracellulaires à son avantage. Les chercheurs mentionnent avoir découvert que beaucoup de ces différentes protéines corona rendent le RSV plus contagieux

Les chercheurs ont également découvert que des virus tels que le RSV et le virus de l'herpès simplex de type 1 (HSV-1) peuvent se lier à une classe spéciale de protéines appelées protéines amyloïdes. Les protéines amyloïdes s'agrègent en plaques qui jouent un rôle dans la maladie d'Alzheimer, où elles conduisent à la mort des cellules neuronales. Les chercheurs mentionnent que le mécanisme à l'origine du lien entre les virus et les plaques amyloïdes était difficile à trouver jusqu'à présent. Cependant, ces derniers ont découvert que le HSV-1 est capable d'accélérer la transformation des protéines amyloïdes solubles en structures filiformes constituant les plaques amyloïdes. Chez des modèles animaux atteints de la maladie d'Alzheimer, ils ont constaté que les souris développaient la maladie dans les 48 heures suivant l'infection du cerveau. En l'absence d'infection par le HSV-1, le processus prend normalement plusieurs mois.

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