dimanche 23 juin 2019

Les chercheurs développent une nouvelle hypothèse pour expliquer les différences entre les sexes concernant les maladies humaines

Comme le souligne une étude publiée dans Trends in Genetics, les femmes souffrent de maladies auto-immunes, telles que la sclérose en plaques, le lupus et la polyarthrite rhumatoïde, huit fois plus que les hommes. Par ailleurs, les femmes ont un risque moins élevé de contracter un cancer autre que celui de la reproduction, tel que le mélanome, le cancer du colon, du rein et du poumon. De plus, si les traitements anticancéreux, tels que les immunothérapies, présentent des développements intéressants, les recherches montrent que les femmes réagissent plus favorablement que les hommes à ce type d'intervention.

Or, les chercheurs présentent une nouvelle hypothèse pour expliquer le phénomène, ouvrant la voie à de nouvelles pistes de recherche axées spécifiquement sur le traitement des maladies auto-immunes et du cancer.

Selon les chercheurs, fondamentalement, les systèmes immunitaires des femmes ont évolué pour faciliter leur survie pendant la présence d'un placenta immunologiquement invasif et d'une grossesse, et pour compenser leur survie, ainsi que pour leur permettre de survivre à l'agression de parasites et d'agents pathogènes. Aujourd'hui, dans les sociétés industrialisées modernes, les femmes ne sont pas toutes enceintes le changement de leur écologie de la reproduction exacerbe le risque accru de maladie auto-immune du fait de la surveillance immunitaire accrue, ce qui entraîne une réduction de certaines maladies, telles que le cancer

Les chercheurs soulignent que le système immunitaire variant entre les sexes, il devrait être pris en compte lors du développement d'immunothérapies et d'autres traitements. Selon ces derniers, leur hypothèse de compensation de grossesse (Pregnancy Compensation Hypothesis) peut expliquer la grande différence de sexe de ces maladies.

Selon les chercheurs, un autre facteur pouvant exacerber cette situation est le mode de vie urbain moderne. Dans les communautés industrialisées, les maladies auto-immunes semblent se produire à un taux beaucoup plus élevé que dans les populations non industrialisées. Les chercheurs pensent que le système immunitaire humain a évolué dans l'attente d'une charge donnée de parasites. Dans l'environnement moderne, l'exposition à ces parasites a diminué, le système immunitaire a donc moins de cibles étrangères. Avec cette charge réduite, le système immunitaire s'attaque à lui-même.

Les chercheurs mentionnent qu'il existe une inadéquation entre l'environnement ancestral auquel les humains ont été adaptés et l'environnement industrialisé dans lequel vivent de nombreuses personnes. En termes d'évolution, l'environnement a changé incroyablement vite. Les humains sont également passés d'une vie active à une vie sédentaire. L'être humain est exposé à une surabondance de calories disponibles, ce qui lui permet potentiellement de maintenir des niveaux excessifs d'hormones, y compris l'estradiol, une hormone féminine. Le maintien de tels niveaux d'hormones peut augmenter les chances de déclencher des maladies auto-immunes.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire