samedi 1 juin 2019

Les cellules cancéreuses s'adapteraient rapidement à leur environnement

Les chercheurs ont longtemps supposé que la croissance des tumeurs solides provenait de cellules souches cancéreuses caractérisées par des marqueurs de surface spécifiques, qui se développaient dans un ordre hiérarchique fixe. Comme le soulignent ces derniers, de telles cellules souches cancéreuses sont responsables de la progression tumorale et produisent des types spécifiques de cellules cancéreuses plus différenciées dont le destin est prédéterminé.

Or, selon une étude publiée dans Nature Communications, dans le cadre d'un projet conjoint interdisciplinaire dirigé par l'Institut luxembourgeois de la santé (LIH), les chercheurs ont maintenant révélé que les cellules cancéreuses des glioblastomes, des tumeurs cérébrales solides particulièrement agressives, présentaient une plasticité développementale manifeste et leurs caractéristiques phénotypiques moins contraignantes qu'ils ne le pensaient. Les cellules souches du cancer, y compris leurs descendants, sont capables de s'adapter aux conditions environnementales et subissent des transformations réversibles en divers types de cellules, modifiant ainsi leurs structures de surface. Les résultats impliquent que les nouvelles approches thérapeutiques, qui ciblent les structures de surface spécifiques des cellules souches du cancer, auront une utilité limitée.

Comme le mentionnent les chercheurs, les glioblastomes sont les tumeurs malignes du cerveau les plus courantes. En raison de leur croissance rapide, le pronostic pour les personnes touchées est généralement sombre. De nombreux patients espèrent trouver de nouvelles approches thérapeutiques utilisant des anticorps liés au médicament, dirigés contre des marqueurs spécifiques présents à la surface d'une sous-population de cellules de glioblastome immatures. Ces conjugués anticorps-médicaments se lient à la surface, sont ensuite internalisés et détruisent les cellules souches cancéreuses.

Les chercheurs révèlent avoir exposé les cellules cancéreuses en laboratoire à certains facteurs de stress, tels que le traitement médicamenteux ou le manque d'oxygène. Ils ont découvert que les cellules de glioblastome réagissaient de manière flexible à de tels facteurs de stress et se transformaient simplement à tout moment en types de cellules avec un ensemble différent de marqueurs de surface. Selon ces derniers, cette plasticité permet aux cellules de s’adapter à leur micro-environnement et d’atteindre une hétérogénéité favorable à l’environnement qui leur permet de se maintenir et de croître, et susceptibles d’échapper aussi aux attaques thérapeutiques.

Les chercheurs croient que les cellules néoplasiques d’autres types de tumeurs sont également moins contraintes par des principes hiérarchiques définis, mais puissent plutôt adapter leurs caractéristiques aux conditions environnementales prédominantes Ils soulignent que le même phénomène a été observé dans les cancers du sein et de la peau. Cette observation prédit que les traitements anticancéreux spécifiquement dirigés contre les marqueurs de cellules souches du cancer pourraient ne pas réussir chez les patients.

Les chercheurs ont découvert que des facteurs environnementaux, tels que le manque d'oxygène en combinaison avec des signaux provenant du micro-environnement tumoral, pouvaient amener les cellules cancéreuses à modifier leurs caractéristiques. Ce microenvironnement, situé à proximité immédiate du cancer, comprend des cellules et des molécules qui influencent la croissance de la tumeur.

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