mercredi 12 juin 2019

La variation de la fréquence cardiaque due au stress affecterait l'audition

Selon une étude publiée dans Scientific Reports, une perte auditive soudaine peut être vécue dans des situations très stressantes, généralement de courte durée. En effet, selon les chercheurs, l'activité cérébrale liée à l'attention auditive suit le rythme cardiaque. Les modifications de la fréquence cardiaque induites par le stress peuvent donc altérer la perception auditive. Cette découverte offre de nouvelles perspectives pour le traitement des troubles de l’attention et de la communication.

Les chercheurs mentionnent que des recherches récentes ont déjà révélé que la fréquence cardiaque pouvait fluctuer en réponse à une stimulation auditive et que ces variations étaient contrôlées par le nerf vague. Le nerf vague s'étend du tronc cérébral à l'abdomen et fait partie du système nerveux autonome qui contrôle les processus corporels inconscients tels que le rythme cardiaque, la respiration et la digestion. Un nerf vague hyperactif peut entraîner une fréquence cardiaque anormalement basse.

Des études antérieures sur des animaux ont révélé que l'activité vagale augmente pendant la stimulation auditive relaxante et stimule l'expression d'une protéine appelée c-Fos dans le cortex auditif. Ces résultats ont mis en évidence une association entre le traitement du son cortical et le système nerveux parasympathique.

Les chercheurs ont entrepris d'étudier ces interactions au moyen d'une expérience menée auprès de 49 femmes dans laquelle la régulation de la fréquence cardiaque était mise au défi par un test linguistique légèrement stressant.

Les participants ont été invités à dire autant de mots portugais commençant par «A» qu’ils le pouvaient en 60 secondes, sans répétition ni inflexions telles que le diminutif. La limite de temps a été jugée nécessaire pour éviter toute interférence dans l'activité cérébrale des volontaires, que ce soit par le système nerveux sympathique, qui régule les réponses au stress, telles que l'accélération du rythme cardiaque via les effets de l'adrénaline, ou la libération de cortisol.

La fréquence cardiaque et le traitement auditif ont été mesurés avant et après le test de langue. L'intégrité de la voie auditive dans le cerveau a été vérifiée par électrophysiologie à l'aide d'une procédure standard appelée potentiel évoqué auditif à latence longue (P300).

Selon les chercheurs, la variabilité de la fréquence cardiaque est un indicateur du contrôle cardiaque autonome en réponse à différents niveaux de stress. Le test P300 a été utilisé dans cette étude pour analyser l’attention auditive portée à un stimulus sonore en surveillant l’activité du cortex préfrontal et du cortex auditif au moyen d’électrodes placées sur le front, le sommet du crâne et les lobes d’oreille. Les résultats des tests ont montré que le stress relativement modéré auquel les volontaires étaient soumis était suffisant pour modifier leur rythme cardiaque et que cela se produisait parallèlement à une atténuation de leur attention auditive.

Les analyses statistiques, y compris les modèles de corrélation et de régression linéaire, ont révélé une association faible mais significative entre le contrôle autonome du cœur par le nerf vague et le traitement auditif dans le cerveau.

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