Une étude publiée dans Cancer Cell révèle que des chercheurs de l'University of Texas MD Anderson Cancer Center auraient identifié un lien entre une enzyme liée à la formation de cancer et une résistance au traitement chez les patients atteints d’un cancer du poumon non à petites cellules (CBNPC) mutant du récepteur du facteur de croissance épidermique (epidermal growth factor receptor, EGFR). Ils croient que deux thérapies existantes pourraient être prometteuses pour des études cliniques sur ce cancer du poumon mortel et commun, pour lequel une rechute se produit souvent dans l'année qui suit le traitement.
Les chercheurs ont révélé une dépendance unique entre l'enzyme protéine kinase C delta (PKCδ) trouvée dans les tumeurs à CBNPC et le traitement standard appelé inhibiteurs de la tyrosine kinase (tyrosine kinase inhibitors, TKI) de l'EGFR. Basé sur des échantillons de tissus humains et de souris, ce lien permet à PKCδ de réduire la capacité des ITK à prévenir le cancer.
Selon les chercheurs, aux États-Unis, environ 160 000 personnes reçoivent un diagnostic de CPNPC chaque année et environ 15 000 ont une maladie métastatique avec des mutations de l’EGFR. Ces derniers rapportent que plusieurs méthodes de résistance aux ITK de l'EGFR ont été identifiées dans le cancer du poumon non à petites cellules mutant de l'EGFR, mais la résistance au traitement reste un défi majeur. Les chercheurs mentionnent avoir identifié la PKCδ comme un médiateur commun partagé par plusieurs méthodes de résistance aux ITK de l'EGFR, et elle démontre de manière significative que l'inhibition de la PKCδ aide les ITK de l'EGFR à induire la régression des tumeurs résistantes avec une mutation de l'EGFR.
Comme le soulignent les chercheurs, les EGFR sont des protéines appartenant à une famille appelée récepteurs tyrosine kinases (RTK) fréquemment mutées dans le CBNPC, qui provoquent des modifications cellulaires, notamment une croissance cellulaire accrue, la formation de tumeurs et des métastases. Les ITK interrompent la signalisation des cellules EGFR et inhibent le développement de la tumeur. Cependant, les tumeurs traitées développent finalement une résistance due à de multiples mécanismes connus collectivement sous le nom de résistance à l'hétérogénéité tumorale, qui inclut des mutations supplémentaires de l'EGFR et / ou une surexpression d'autres RTK.
Les chercheurs rapportent que de nouvelles générations d'ITK ciblant des mécanismes résistants spécifiques ont été mises au point pour aider les patients à vivre encore plusieurs mois, mais une rechute se produit toujours et les patients se retrouvent finalement sans option de traitement. Ces derniers croient que pour surmonter la résistance à l'hétérogénéité tumorale, il est essentiel d'identifier un médiateur commun qui, une fois bloqué, pourrait constituer un traitement efficace
Les chercheurs ont observé des taux élevés d’activation de la PKCδ dans des échantillons de tissus de patients et de souris porteurs de tumeurs, ce qui a révélé que la PKCδ était nécessaire à la résistance aux ITK et était associée à une survie sans progression plus défavorable après le traitement par une ITK.
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