Un biomarqueur de la sclérose en plaques qui pourrait constituer un avertissement précoce pour la maladie s'est révélé prometteur pour les tests sur l'humain et sur l'animal, comme le révèle une étude menée conjointement par Purdue University et l'Indiana University School of Medicine publiée dans Frontiers in Neurology
Les chercheurs ont découvert que l’acroléine, une molécule présumée comme un déchet métabolique qui s’accumule chez les personnes atteintes de certains troubles neurologiques tels que la sclérose en plaques (SP) et la maladie de Parkinson, pourrait éventuellement être utilisée pour diagnostiquer la SP.
Selon la Société canadienne de la SP, le Canada affiche l’un des plus haut taux de sclérose en plaques du monde : selon les estimations, une personne sur 385 est atteinte de SP dans notre pays. Alors qu’elle est le plus souvent diagnostiquée chez de jeunes adultes âgés de 20 à 49 ans, la SP se manifeste aussi chez des enfants et des adultes d’âge mûr. La sclérose en plaques est actuellement considérée comme une maladie auto-immune qui s’attaque au système nerveux central (cerveau, moelle épinière et nerfs optiques). Elle prend pour cible la myéline, gaine protectrice des fibres nerveuses, provoquant de l’inflammation qui entraîne souvent la détérioration de cette substance. La myéline est essentielle à la propagation de l’influx nerveux. Si elle n’est que légèrement détériorée, l’influx se transmet sans trop d’interruptions. Par contre, si la détérioration est importante et si la myéline est remplacée par du tissu cicatriciel, l’influx peut être complètement bloqué, et les fibres nerveuses risquent d’être elles-mêmes altérées.
Bien que la sclérose en plaques ne soit pas guérie, les dernières années ont été marquées par une activité intense autour de biomarqueurs possibles et de traitements possibles. Selon les chercheurs, si les résultats étaient validés, l'acroléine pourrait également permettre aux professionnels de la santé de contrôler l'efficacité des traitements. Ces derniers soulignent qu'ils ont en train d'essayer d'établir une corrélation entre les niveaux d'acroléine et l'activité de la maladie, ce qui pourrait les aider à surveiller l'activité de la maladie avec un test sanguin. Si cela est validé, cela les aiderait à déterminer le degré d'agressivité avec l'immunothérapie, ou si une thérapie fonctionne ou s'il est nécessaire de passer à une autre thérapie
Les chercheurs ont découvert qu'une accumulation de la molécule est présente dans des modèles animaux de maladies neurologiques telles que SP, la maladie de Parkinson ou même moelle épinière et lésions cérébrales. Ils croient que l'acroléine endommage les cellules en perturbant les lipides, ou graisses, qui protègent le tissu nerveux, dans le cadre d'un processus appelé peroxydation lipidique. Les chercheurs soulignent que les analyses de sang et d'urine avaient permis de mesurer les niveaux d'acroléine chez l'humain et chez l'animal. Ces derniers mentionnent que les niveaux de ce composé dans l'urine et dans le sang sont corrélés, les patients atteints de SP qui avaient le plus haut niveau d'acroléine dans le sang avaient également le plus haut niveau dans l'urine.
Selon les chercheurs, il est donc possible qu'un taux élevé d'acroléine indique une SP plus active, bien que de faibles niveaux d'acroléine n'excluent pas la possibilité d'une SP. Des études complémentaires sont nécessaires pour valider ces observations initiales. Les chercheurs croient que l'étude suggère également que l'acroléine n'est pas seulement un biomarqueur potentiel de l'activité de la maladie, mais pourrait également être une cible pour des thérapies.
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