Selon la Société Huntington du Canada, une caractéristique des maladies neurodégénératives telles que celle de Huntington est la mort progressive des cellules nerveuses dans le cerveau. Les cellules ne meurent pas rapidement, cependant. Ils commencent tout d'abord à se déconnecter les uns des autres parce que leurs neurites, de longues extensions en forme de doigt qui établissent des connexions dans tout le cerveau, deviennent plus petits.
Or, selon une étude publiée dans Proceedings de la National Academy of Sciences, des chercheurs de l'University of Pittsburgh School of Medicine suggèrent un nouveau mécanisme appelé «neuritose» qui pourrait expliquer le rétrécissement des neurones chez Huntington et d’autres maladies neurodégénératives, ouvrant ainsi la voie à de nouvelles thérapies.
Selon les chercheurs, la neuritose est un processus qui n'a pas encore été reconnu ni décrit et qui pourrait jouer un rôle très important dans le développement normal du cerveau, le vieillissement et les maladies neurodégénératives.
Les chercheurs ont remarqué un phénomène intéressant dans les cellules nerveuses de la souris qu'il cultivait dans le laboratoire. En effet, leurs mitochondries, les centrales cellulaires, ne fonctionnaient pas aussi bien aux extrémités des neurites. Ensuite, lorsque les chercheurs ont examiné les neurones situés dans la moelle épinière de souris, ils ont constaté le même phénomène.
Les chercheurs ont découvert que lorsque les protéines des mitochondries situées aux extrémités des neurites étaient endommagées par l'usure normale, les plus récentes ne venaient pas les remplacer aussi rapidement que pour les mitochondries situées près du noyau. Cela les rendait moins efficaces, ce qui activait des enzymes «bourreaux» appelées caspases et conduisait finalement au dépérissement des neurites.
Les chercheurs ont appelé cette neuritose, une variante de l'apoptose, le processus de mort cellulaire impliquant l'activation de la caspase. Selon les chercheurs, les projections neuronales sont vraiment longues et plus on s'éloigne du noyau, qui est l'usine centrale, plus il est difficile de réparer et de reconstituer le système cellulaire, ce qui rend les extrémités plus vulnérables aux contraintes, même minimes.
Les chercheurs ont ensuite voulu comprendre si la neuritose jouait un rôle dans la maladie neurodégénérative. Selon ces derniers, des travaux antérieurs ont révélé que des mutations dans la huntingtine, la protéine liée à la maladie de Huntington, interfèrent avec la même chaîne d'approvisionnement en protéines qui se décompose en neuritose.
Les chercheurs ont utilisé des souris génétiquement modifiées portant une version mutante de la protéine huntingtine humaine. Ces souris présentent des symptômes de la maladie, notamment une mort neuronale accélérée. Leurs découvertes étaient similaires à ce qu'elles avaient vu dans les cellules, mais plus prononcées. Il y avait moins de mitochondries aux extrémités et ce qui restait était plus dysfonctionnel que dans les neurones normaux. Il y avait également plus d'activation des caspases et une augmentation des niveaux de mort cellulaire.
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