jeudi 19 novembre 2020

Une étude aux rayons X explore le potentiel des médicaments contre l'hépatite C pour traiter le COVID-19

Selon une étude menée par Oak Ridge National Laboratory publiée dans Structure, des expériences ont déterminé que plusieurs médicaments contre l'hépatite C peuvent inhiber la protéase principale du SRAS-CoV-2, une enzyme protéique cruciale qui permet au nouveau coronavirus de se reproduire.

Selon les chercheurs, inhiber ou bloquer le fonctionnement de cette protéase est essentiel pour empêcher le virus de se propager chez les patients atteints de COVID-19. L'étude fait partie des efforts visant à développer rapidement des traitements pharmaceutiques contre la COVID-19 en réutilisant des médicaments existants connus pour traiter efficacement d'autres maladies virales.

Comme le soulignent les chercheurs, le coronavirus SRAS-CoV-2 se propage en exprimant de longues chaînes de polyprotéines qui doivent être coupées par la protéase principale pour devenir des protéines fonctionnelles, faisant de la protéase une cible médicamenteuse importante pour les chercheurs et les développeurs de médicaments.

Les chercheurs ont analysé plusieurs molécules médicamenteuses bien connues pour des efforts potentiels de réutilisation, notamment la leupeptine, un inhibiteur de protéase naturel, et trois inhibiteurs de la protéase de l'hépatite C approuvés par la FDA: le télaprévir, le narlaprévir et le bocéprévir.

Les chercheurs ont effectué des mesures aux rayons X à température ambiante pour construire une carte tridimensionnelle qui a révélé comment les atomes étaient disposés et où des liaisons chimiques se sont formées entre la protéase et les molécules inhibitrices du médicament.

Les expériences ont donné des résultats prometteurs pour certains médicaments contre l'hépatite C dans leur capacité à se lier et à inhiber la protéase principale du SRAS-CoV-2, en particulier le bocéprévir et le narlaprévir. La leupeptine a présenté une faible affinité de liaison et a été exclue comme candidat viable.

Afin de mieux comprendre dans quelle mesure ou à quel point les inhibiteurs se lient à la protéase, ils ont utilisé une cinétique enzymatique in vitro, une technique qui permet aux chercheurs d'étudier la protéase et l'inhibiteur dans un tube à essai pour mesurer l'affinité de liaison de l'inhibiteur, ou sa compatibilité, avec le protéase. Plus l'affinité de liaison est élevée, plus l'inhibiteur est efficace pour bloquer le fonctionnement de la protéase.

Les chercheurs soulignent que l'étude met également en lumière un comportement particulier de la capacité de la protéase à changer ou à adapter sa forme en fonction de la taille et de la structure de la molécule inhibitrice à laquelle elle se lie. Les poches à l'intérieur de la protéase où une molécule médicamenteuse se fixerait sont hautement malléables ou flexibles et peuvent soit s'ouvrir soit se fermer dans une certaine mesure en fonction de la taille des molécules médicamenteuses.

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