jeudi 7 décembre 2017

Un nouveau composé arrêterait la maladie rénale progressive

Selon les chercheurs, les maladies rénales progressives (progressive kidney diseases), qu'elles soient causées par l'obésité, l'hypertension, le diabète ou des mutations génétiques rares, ont souvent le même résultat: les cellules responsables de la filtration du sang sont détruites. Une étude publiée dans Science, dirigée par le Broad Institute of MIT,  Harvard, Brigham and Women's Hospital et Harvard Medical School décrit une nouvelle approche pour prévenir la mort de ces cellules rénales essentielles. En étudiant la maladie rénale présente chez plusieurs animaux, les chercheurs ont découvert un composé qui peut empêcher la perte des cellules de filtration et restaurer la fonction rénale. Le travail, inspiré par une recherche sur une forme génétique de la maladie, aurait le potentiel d'affecter la recherche thérapeutique pour des millions de personnes souffrant de maladies rénales progressives selon les chercheurs.

Selon les chercheurs, les options de traitement de l'insuffisance rénale sont rares et les progrès accomplis depuis 40 ans dans le développement de nouveaux médicaments sont pratiquement inexistants. Les patients qui reçoivent une greffe éprouvent souvent des complications, et la majorité des patients finissent par mourir en dialyse.

Afin de remédier à cela, les chercheurs ont commencé leur étude sur un type génétique rare de maladie rénale. En étudiant les rats, ils ont entrepris de comprendre les gènes, les protéines et les voies impliqués dans la détérioration de l'organe. La lésion rénale est caractérisée par la perte des cellules de filtration, ou «podocytes», qui conservent normalement les protéines essentielles dans le sang et filtrent les toxines. Lorsque ces cellules sont détruites, les protéines du sang commencent à se répandre dans l'urine, un symptôme appelé protéinurie.

Selon les chercheurs, des travaux antérieurs ont révélé que les mutations génétiques dans cette maladie activent une protéine appelée Rac1. Les chercheurs ont révélé que Rac1 active alors une protéine appelée TRPC5 dans une boucle de rétroaction dommageable. Chez les reins malades, le TRPC5 provoque un afflux d'ions calcium dans le podocyte, le détruisant éventuellement. Les chercheurs ont conçu et testé une variété de composés pour en trouver un qui pourrait bloquer ce processus, et identifié une petite molécule qu'ils ont appelé AC1903.
 

Dans un modèle génétique de maladie rénale évolutive chez le rat, AC1903 a protégé les cellules de filtration du rein. Même lorsque les animaux ont commencé le traitement à des stades avancés de la maladie, AC1903 a été capable de prévenir la perte de podocytes et de supprimer la protéinurie, indiquant une fonction rénale restaurée. 

Les chercheurs ont prédit que le mécanisme TRPC5 pourrait jouer un rôle similaire pour d'autres types de maladie rénale progressive, même si, dans ces cas, la boucle de rétroaction nuisible a été déclenchée par des troubles chroniques comme l'hypertension artérielle plutôt qu'une mutation génétique spécifique. L'équipe a testé AC1903 dans un modèle de maladie rénale chez le rat causé par l'hypertension et a observé les mêmes résultats: Le traitement a préservé les podocytes rénaux et empêché les organes d'échouer, même dans les cas de maladie avancée. 

Les résultats suggèrent que les canaux TRPC5 sont activés par une variété de facteurs de stress rénaux, et que les inhibiteurs de TRPC5 peuvent être en mesure d'empêcher largement une rupture du filtre rénal. Ces composés peuvent constituer la base de thérapies mécaniquement nécessaires pour les maladies rénales progressives. 

En mémoire de Marthe Leduc

 

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