Selon les chercheurs, les
maladies rénales progressives (progressive kidney diseases), qu'elles soient causées par l'obésité,
l'hypertension, le diabète ou des mutations génétiques rares, ont
souvent le même résultat: les cellules responsables de la filtration du
sang sont détruites. Une étude publiée dans Science, dirigée par le
Broad Institute of MIT, Harvard, Brigham and Women's Hospital et Harvard Medical School décrit une nouvelle approche pour prévenir la
mort de ces cellules rénales essentielles. En
étudiant la maladie rénale présente chez plusieurs animaux, les chercheurs ont découvert un composé qui peut empêcher la perte des cellules de
filtration et restaurer la fonction rénale. Le travail, inspiré par une recherche sur une forme génétique de la
maladie, aurait le potentiel d'affecter la recherche thérapeutique pour des
millions de personnes souffrant de maladies rénales progressives selon les chercheurs.
Selon les chercheurs, les
options de traitement de l'insuffisance rénale sont rares et les
progrès accomplis depuis 40 ans dans le développement de nouveaux
médicaments sont pratiquement inexistants. Les
patients qui reçoivent une greffe éprouvent souvent des complications,
et la majorité des patients finissent par mourir en dialyse.
Afin de remédier
à cela, les chercheurs ont commencé leur étude sur un type
génétique rare de maladie rénale. En étudiant les rats, ils ont
entrepris de comprendre les gènes, les protéines et les voies impliqués
dans la détérioration de l'organe. La
lésion rénale est caractérisée par la perte des cellules de filtration,
ou «podocytes», qui conservent normalement les protéines essentielles
dans le sang et filtrent les toxines. Lorsque ces cellules sont détruites, les protéines du sang commencent à
se répandre dans l'urine, un symptôme appelé protéinurie.
Selon les chercheurs, des travaux antérieurs ont révélé que les mutations génétiques dans cette maladie activent une protéine appelée Rac1. Les chercheurs ont révélé que Rac1 active alors une protéine appelée TRPC5 dans une boucle de rétroaction dommageable. Chez les reins malades, le TRPC5 provoque un afflux d'ions calcium dans le podocyte, le détruisant éventuellement. Les
chercheurs ont conçu et testé une variété de composés pour en trouver
un qui pourrait bloquer ce processus, et identifié une petite molécule
qu'ils ont appelé AC1903.
Dans un modèle génétique de maladie rénale évolutive chez le rat, AC1903 a protégé les cellules de filtration du rein. Même lorsque les animaux ont commencé le traitement à des stades
avancés de la maladie, AC1903 a été capable de prévenir la perte de
podocytes et de supprimer la protéinurie, indiquant une fonction rénale
restaurée.
Les chercheurs ont prédit que le mécanisme TRPC5 pourrait jouer un
rôle similaire pour d'autres types de maladie rénale progressive, même
si, dans ces cas, la boucle de rétroaction nuisible a été déclenchée par
des troubles chroniques comme l'hypertension artérielle plutôt qu'une
mutation génétique spécifique. L'équipe a testé AC1903 dans un modèle de maladie rénale chez le rat
causé par l'hypertension et a observé les mêmes résultats: Le traitement
a préservé les podocytes rénaux et empêché les organes d'échouer, même
dans les cas de maladie avancée.
Les
résultats suggèrent que les canaux TRPC5 sont activés par une variété
de facteurs de stress rénaux, et que les inhibiteurs de TRPC5 peuvent
être en mesure d'empêcher largement une rupture du filtre rénal. Ces composés peuvent constituer la base de thérapies mécaniquement nécessaires pour les maladies rénales progressives.
En mémoire de Marthe Leduc
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