jeudi 14 décembre 2017

Le nombre de dons d’organes après décès étant en nette augmentation, les délais pour la transplantation de certains organes s’améliorent

Nous apprenions cette semaine que selon les derniers chiffres publiés par la Société canadienne du sang et l’Institut canadien d’information sur la santé (ICIS), le nombre de dons d’organes après décès a augmenté de 42 % ces dix dernières années. En 2016, près de 2 900 transplantations ont été réalisées au Canada. Ces nouvelles données sont publiées dans le Rapport d’étape du système de don et de transplantation d’organes de la Société canadienne du sang, le Rapport sur les programmes interprovinciaux de don et de transplantation et le rapport statistique annuel du Registre canadien des insuffisances et des transplantations d’organes de l’Institut canadien d'information sur la santé (ICIS).

Depuis 2011, le nombre de dons après décès ne cesse d’augmenter, avec des pics de dons en 2015 (+10 %) et en 2016 (+17 %). En 2016, on comptait près de 758 donneurs décédés au Canada. Rappelons que chaque donneur décédé peut fournir jusqu’à huit organes. Cette hausse est en partie due à l’augmentation du nombre d’organes provenant de personnes victimes d’arrêts cardiaques, c’est-à-dire dont le cœur a cessé de battre, et de personnes victimes de mort neurologique, c’est-à-dire dont le cerveau a cessé de fonctionner. Comme le rapporte Greg Webster, directeur des Services d’information sur les soins ambulatoires et de courte durée, Institut canadien d’information sur la santé, les dons d’organes après un arrêt cardiaque ou une mort neurologique ont eu d’importantes répercussions sur les patients en attente d’une transplantation. Le nombre de patients en attente d’un poumon ou d’un foie diminue, ce qui est un très bon signe pour les patients et le système de santé en général.

L'ICIS rapporte que l'Ontario, le Québec et la Colombie-Britannique affichent les taux les plus élevés de dons d’organes après décès. En plus des programmes existants de don après un décès d’origine cardiocirculatoire, ces provinces ont instauré le signalement obligatoire des donneurs potentiels et la présence de spécialistes en dons d’organes dans les hôpitaux pour s’assurer que toutes les possibilités de don sont explorées.

Bien que les données publiées soient encourageantes en ce qui concerne l’augmentation du nombre de dons d’organes après décès, avec 544 donneurs en 2016, le nombre de dons de personnes vivantes a baissé de 11 % depuis 2007. La Colombie-Britannique, l’Alberta et l’Ontario affichent les taux les plus élevés de dons d’organes de personnes vivantes en raison de la modernisation à grande échelle de leur système et de l’attention accrue qu’elles ont accordée au don d’organes de son vivant grâce à un certain nombre d’initiatives interprovinciales comme le Programme de don croisé de rein et le Programme des patients hyperimmunisés. Ces programmes permettent de trouver des reins pour les patients les plus difficiles à jumeler.

Le rapport de l’ICIS comporte également des données sur les transplantations de reins dues aux insuffisances rénales en phase terminale. Selon ces données, à la fin de 2016, il y avait au Canada (hors Québec) 37 647 personnes atteintes d’insuffisance rénale en phase terminale, soit une augmentation de 36 % depuis 2007. Les besoins en reins continuent de surpasser, de manière substantielle, le nombre de reins disponibles. En 2016, 1 731 reins ont été transplantés au Canada et 3 421 patients étaient toujours en attente d’une transplantation.

En terminant, quelques données:

  • En 2016, 2 835 transplantations ont été réalisées au Canada, soit une augmentation de 32 % depuis 2007.
  • Le nombre de dons d’organes après décès a augmenté de 42 % depuis 2007 avec des pics de dons en 2015 (+10 %) et en 2016 (+17 %).
  • En 2016, on a recensé 758 donneurs décédés au Canada, soit 109 de plus que les 649 recensés en 2015. Ajouté à cela, on a compté 544 donneurs vivants.
  • En 2016, 1 731 reins ont été transplantés au Canada et 3 421 patients étaient toujours en attente d’une transplantation.
  • Le Canada accuse toujours une pénurie d’organes, avec environ 4 500 patients toujours en attente d’une transplantation.
  • En 2016, 260 personnes sont mortes alors qu’elles attendaient une transplantation.


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