Selon une étude menée par Max Planck Society et l'University of Helsinki publiée sur medRxiv, le modèle de mise à l'échelle démographique développé par des chercheurs permet d'estimer le nombre réel d'infections au COVID-19 dans différents pays avec un minimum de données. Selon ce modèle, le nombre de cas en Allemagne n'est que 1,8 fois plus élevé que le nombre de cas confirmés. Pour l'Italie, cependant, les chercheurs estiment que le nombre de personnes infectées est six fois plus élevé que le nombre de cas confirmés notifiés par les autorités sanitaires.
Selon les données du 13 mai 2020, il y a en moyenne quatre fois plus de personnes infectées qu'il y a de cas confirmés.
Pour l'Italie, le modèle estime environ 1,4 million de personnes infectées, soit six fois plus que les cas confirmés signalés par les autorités sanitaires. Les chercheurs estiment aux États-Unis que 3,1 millions de personnes ont été infectées par la COVID-19, ce qui représente plus du double du nombre de cas officiellement déclarés. En Allemagne, en revanche, où un grand nombre de personnes sont testées pour la COVID-19, le modèle estime que le nombre de cas non déclarés n'est que 1,8 fois plus élevé.
Les chercheurs mentionnent toutefois que l'incertitude de leurss estimations de modèle est grande. Avec une probabilité de 95%, le nombre total estimé de cas est entre deux et onze fois plus élevé que le nombre de cas confirmés. Les différences entre les différents pays sont également importantes.
Pour leurs calculs de modèle, les chercheurs ont principalement utilisé des données sur les décès dus au COVID-19, les taux de mortalité par infection et les tables de mortalité. Cependant, comme les taux de mortalité par infection au COVID-19 ne sont pas encore connus dans la plupart des pays, les chercheurs l'ont transféré d'un pays de référence vers d'autres pays en utilisant ce que l'on appelle l'espérance de vie restante. Ce paramètre démographique permet de contrôler les différences transnationales dans la structure par âge, les maladies antérieures dans la population et les systèmes de santé des différents pays.
Le modèle de mise à l'échelle démographique est basé sur deux hypothèses principales. Premièrement, il suppose que le nombre de personnes décédées de la COVID-19 est enregistré de façon assez précise. Deuxièmement, il suppose que les taux de mortalité par infection d'un pays de référence (en l'occurrence le Hubei, en Chine) sont transférables à d'autres pays après ajustement démographique. Les chercheurs sont conscients que ces deux hypothèses ne sont que des approximations et ne s'appliquent pas parfaitement partout.
Néanmoins, les chercheurs sont convaincus qu'ils ont développé un modèle largement applicable qui fournit des estimations utiles du nombre réel de personnes infectées par COVID-19, en utilisant uniquement des données d'entrée minimales.
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