mardi 24 octobre 2017

Un lien entre l'herbicide et la maladie de Parkinson?

La maladie de Parkinson est une maladie neurodégénérative qui se manifeste principalement par des troubles du mouvement.  La maladie de Parkinson s’explique par la perte de cellules dans une partie du cerveau que l’on nomme la substance noire. Ces cellules sont responsables de la production de la dopamine, un élément chimique qui agit comme messager entre les cellules du cerveau impliquées dans le contrôle du mouvement, d’où son appellation de neurotransmetteur. On estime qu’au moment où le diagnostic est prononcé, environ 80 % des cellules produisant la dopamine ont déjà cessé de fonctionner. La diminution significative de dopamine qui en résulte entraîne ainsi l’apparition des symptômes de la maladie de Parkinson.

Or, des scientifiques de la Northwestern University Feinberg School of Medicine, dans une étude publiée dans Nature Chemical Biology ont utilisé une nouvelle technique, CRISPR-Cas9, pour identifier les gènes pouvant conduire à la maladie de Parkinson après une exposition au paraquat, un herbicide couramment utilisé.


L'utilisation du paraquat, un herbicide, provoque la mort cellulaire par stress oxydatif, une agression des cellules par des radicaux libres, aussi appelés « espèces réactives de l'oxygène ». L'ingestion de paraquat peut entraîner une fibrose pulmonaire. Une cause majeure de la maladie de Parkinson est la perte de fonction dans les neurones dopaminergiques dans une petite région du cerveau appelée substance noire. Ces neurones sont connus pour être très vulnérables au stress oxydatif. Selon les chercheurs, le paraquat génère beaucoup d'oxydants, ces neurones dopaminergiques seront les plus sensibles aux dommages.

Partant de l'hypothèse que c'était une protéine métabolique que le paraquat activait pour générer des oxydants, les chercheurs ont donc localisé leur travail sur les 3000 gènes qui codent les protéines métaboliques, plutôt que sur les 18 000 à 20 000 gènes que possèdent les cellules humaines. Les scientifiques ont identifié trois gènes dont la perte conférait une résistance au paraquat: POR, ATP7A et SLC45A4. POR, une protéine dans le réticulum endoplasmique, a été doigté comme la principale source d'oxydation provoquant les dommages. L'identification de ces gènes pourrait aider à identifier les personnes qui sont particulièrement vulnérables au paraquat. Selon les chercheurs, étudier le stress oxydant pourrait s'avérer pertinent, notamment dans le développement de médicaments conçus pour générer un stress oxydatif dans les cellules cancéreuses, les tuant tout en laissant les cellules saines seules. 

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