mercredi 25 octobre 2017

Les anticoagulants semblent protéger contre la démence et les accidents vasculaires cérébraux chez les patients atteints de fibrillation auriculaire


La fibrillation auriculaire (FA) est connue pour entraîner un risque accru d'accident vasculaire cérébral et de démence, et il a été démontré que les anticoagulants réduisent la probabilité d'un AVC. Jusqu'à présent, il n'était pas clair si les anticoagulants pouvaient également prévenir la démence. Cependant, les chercheurs croyaient que c'était possible puisque si les médicaments pouvaient prévenir les gros caillots sanguins causant des accidents vasculaires cérébraux, ils pourraient aussi protéger contre les petits caillots pouvant causer des accidents vasculaires microscopiques inaperçus qui mènent éventuellement à une détérioration cognitive. Or, les médicaments anticoagulants réduisent non seulement le risque d'AVC chez les patients atteints de FA, mais pourraient également être associés à une réduction significative du risque de démence, selon une nouvelle étude publiée aujourd'hui dans le European Heart Journal.

En effet, parmi les 444 106 patients atteints de fibrillation auriculaire, soit un rythme cardiaque anormal, ceux qui prenaient des anticoagulants pour prévenir les caillots sanguins au début de l'étude avaient 29% moins de risque de développer une démence que ceux qui ne suivaient pas de traitement anticoagulant. Lorsque les chercheurs ont examiné ce qui s'est passé pendant la période où les patients ont continué à prendre les médicaments, ils ont constaté une réduction encore plus grande de 48% du risque de démence. Les chercheurs ont examiné les données des registres suédois pour les patients entre 2006 et 2014 et, malgré sa nature rétrospective, ce qui signifie qu'il ne peut montrer d'effet causal, les chercheurs croeint que les résultats suggèrent fortement que les anticoagulants oraux protègent contre la démence chez les patients atteints de FA.  Les chercheurs ont identifié tous les patients en Suède ayant eu un diagnostic de FA entre 2006 et 2014. Ils ont vérifié quels médicaments avaient été prescrits et distribués après le diagnostic. Ils ont suivi les progrès des patients et cela leur a fourni 1,5 million d'années de suivi, au cours de laquelle 26 210 patients ont été diagnostiqués avec la démence.


Lors de leur première participation à l'étude, 54% des patients ne prenaient pas d'anticoagulants oraux tels que la warfarine, l'apixaban, le dabigatran, l'edoxaban ou le rivaroxaban. Les chercheurs ont constaté que les prédicteurs les plus forts de la démence étaient le manque de traitement anticoagulant oral, le vieillissement, la maladie de Parkinson et l'abus d'alcool. L'étude a également constaté qu'il n'y avait pas de différence dans la prévention de la démence entre le médicament anticoagulant plus ancien warfarine et les nouveaux anticoagulants oraux.


Selon les chercheurs, des essais contrôlés de placebo aléatoires seraient nécessaires, mais de telles études ne pouvaient pas être faites pour des raisons éthiques.Il n'est pas possible de donner un placebo à des patients atteints de FA, puis attendre une démence ou un accident vasculaire cérébral. Outre le fait que cette étude ne peut pas prouver ou infirmer une relation causale entre les anticoagulants oraux et la démence, d'autres limites incluent le manque d'antécédents médicaux complets pour les patients, y compris les détails d'autres maladies, et le fait que la démence est insidieuse et pas nécessairement diagnostiqué immédiatement, ce qui signifie que la prévalence réelle de la démence est probablement plus élevée que celle signalée.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire