mardi 10 octobre 2017

La ménopause déclencherait des changements métaboliques dans le cerveau pouvant favoriser la maladie d'Alzheimer

Selon l'Organisation mondiale de la santé,  la démence est un syndrome dans lequel on observe une dégradation de la mémoire, du raisonnement, du comportement et de l’aptitude à réaliser les activités quotidiennes. Bien que la démence touche principalement les personnes âgées, elle n’est pas une composante normale du vieillissement.  On compte 47 millions de personnes atteintes de démence dans le monde et il apparaît chaque année près de 10 millions de nouveaux cas. La démence est l’une des causes principales de handicap et de dépendance parmi les personnes âgées dans le monde. La maladie d’Alzheimer est la cause la plus courante de démence et serait à l’origine de 60-70% des cas.


La ménopause provoque des changements métaboliques dans le cerveau qui pourraient augmenter le risque de la maladie d'Alzheimer, selon une recherche de Weill Cornell Medicine et de l'University of Arizona Health Sciences.

Les découvertes, publiées dans PLoS One (Public Library of Science), pourraient aider à résoudre un mystère de longue date sur la maladie d'Alzheimer, plus précisément la raison pour laquelle les femmes souffrent plus souvent de ce désordre neurodégénératif fatal que les hommes, même en tenant compte du fait que les femmes vivent en moyenne plus longtemps. Les chercheurs affirment que les résultats pourraient éventuellement mener au développement de tests de dépistage et d'interventions précoces pour inverser ou ralentir les changements métaboliques observés.


Pour l'étude, les chercheurs ont utilisé la tomographie par émission de positons (TEP) pour mesurer l'utilisation du glucose activité cellulaire - dans le cerveau de 43 femmes en bonne santé de 40 à 60 ans. Parmi celles-ci, 15 étaient en pré-ménopause, 14 en transition vers la ménopause (périménopause) et 14 en ménopause.

Les tests ont révélé que les femmes qui avaient subi la ménopause ou étaient péri-ménopausées présentaient des taux nettement plus faibles de métabolisme du glucose dans plusieurs régions clés du cerveau que celles qui étaient pré-ménopausées.

De plus, les patientes ménopausées et péri-ménopausées ont présenté des niveaux plus faibles d'activité pour une enzyme métabolique importante appelée cytochrome oxydase mitochondriale, ainsi que des résultats inférieurs sur les tests de mémoire standard. Un contraste important avec les patients préménopausés est demeuré même en tenant compte du fait que les femmes ménopausées et périménopausées étaient plus âgées.

Selon les chercheurs, la ménopause est connue pour causer des symptômes liés au cerveau, y compris la dépression, l'anxiété, l'insomnie et les déficits cognitifs. Les scientifiques croient largement qu'ils sont causés en grande partie par des déclins dans les niveaux d'oestrogène. Les récepteurs d'œstrogènes se trouvent sur les cellules du cerveau et les preuves suggèrent que la réduction de la signalisation à travers ces récepteurs en raison des faibles niveaux d'œstrogènes peut laisser les cellules cérébrales généralement plus vulnérables aux maladies et aux dysfonctionnements. Plus spécifiquement, les auteurs suggèrent que la chute ménopausique de l'œstrogène peut déclencher une «réaction de famine» dans les cellules cérébrales, un état métabolique bénéfique à court terme mais pouvant être nocif à long terme.

Les chercheurs prévoient maintenant élargir leur groupe de patients et espèrent également effectuer des analyses plus complètes à plus long terme des marqueurs neuronaux et métaboliques pendant et après la ménopause. Ce travail pourrait mener au développement de biomarqueurs qui pourraient aider les investigateurs à identifier les patients à risque.












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