mercredi 4 octobre 2017

Le CHUM expérimente un casque qui émet des champs électriques sur le cerveau pour traiter le cancer

Une technologie novatrice est expérimentée avec succès par quelques patients suivis au Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM) est présentement menée par le Dr David Roberge, radio-oncologue et chercheur au CHUM, afin d'évaluer l’effet de ce dispositif pour prolonger la vie des patients atteints de cancers neurologiques.

Le système développé par la compagnie américaine Novocure délivre des « champs de traitement de la tumeur », appelés TTField. Il s’agit de champs électriques alternatifs de faible intensité destinés à perturber la division des cellulaires cancéreuses. Selon les chercheurs, le casque agit comme un bouclier pour empêcher les cellules cancéreuses de se diviser. Le mécanisme d’action n’est pas encore bien compris, mais les chercheurs croient qu’il y a un lien avec la sensibilité à l’électromagnétisme des microtubules, une structure de la cellule impliquée dans la division cellulaire.

Selon les chercheurs, les premiers résultats publiés dans JAMA en 2015 ont démontré que le traitement est avantageux pour les patients souffrant d’un glioblastome, la tumeur primitive du cerveau la plus fréquente. En plus des traitements standards de chimiothérapie et radiothérapie, les patients doivent porter le dispositif au moins 80 % du temps. Il a été prouvé que les patients vivent cliniquement plus longtemps d’environ 5 mois avec ce traitement additionnel. À deux ans, 43 % de patients sous TTF étaient toujours en vie comparativement à 29 % avec le traitement standard.



Pour l'instant, l’appareil a été approuvé par la Food and Drug Administration (FDA) aux États-Unis pour le traitement du glioblastome récurrent et récemment diagnostiqué. Cependant, il n’est pas encore approuvé au Canada. Le système est onéreux. Au Canada, un tarif n’a pas été établi, mais il pourrait s’élever à plus de 20 000 $ par mois par patient. Cela s’expliquerait par les coûts de développement de la technologie, mais aussi parce qu’un suivi par un technicien qui se déplace au domicile du patient peut être nécessaire. L’entreprise Novocure, qui commercialise la technologie, a fait une demande d’approbation à Santé Canada. Éventuellement, l’appareil pourrait donc être commercialisé ici. Mais on ignore si un tel traitement serait remboursé par le système de santé du Québec. Nocovure a mis au point une deuxième version du casque, plus léger et plus précis. L’entreprise dirige aussi plusieurs essais cliniques, avec la participation de centres hospitaliers comme le CHUM, pour évaluer l’appareil dans le traitement d’autres cancers, dont l’essai METIS pour les métastases cérébrales.


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