lundi 30 octobre 2017

Des cellules bêta synthétiques pour sécréter de l'insuline ?

Le nombre des personnes atteintes de diabète est passé de 108 millions en 1980 à 422 millions en 2014. La prévalence mondiale du diabète chez les adultes de plus de 18 ans est passée de 4,7% en 1980 à 8,5% en 2014. La prévalence du diabète a augmenté plus rapidement dans les pays à revenu faible ou intermédiaire. Le diabète est une cause majeure de cécité, d’insuffisance rénale, d’accidents cardiaques, d’accidents vasculaires cérébraux et d’amputation des membres inférieurs. En 2015, on a estimé que 1,6 million de décès étaient directement dus au diabète et que 2,2 millions de décès supplémentaires devaient être attribués à l’hyperglycémie en 2012. Près de la moitié des décès dus à l’hyperglycémie surviennent avant l’âge de 70 ans. L’OMS prévoit qu’en 2030, le diabète sera la 7e cause de décès dans le monde. Avoir une alimentation saine, une activité physique régulière, un poids normal et éviter la consommation de tabac, sont autant de moyens de prévenir ou de retarder l'apparition du diabète de type 2. Un régime alimentaire sain, l’activité physique, des médicaments, un dépistage régulier et le traitement des complications permettent de traiter le diabète et d’éviter ou de retarder les conséquences qu’il peut avoir.

Le traitement du diabète de type 1 et de certains cas de diabète de type 2 nécessite depuis longtemps des injections d'insuline ou une pompe à insuline mécanique. Cependant, des chercheurs de l'University of North Carolina Health Care ont maintenant mis au point ce qui pourrait être une option beaucoup plus conviviale pour les patients, soit des cellules artificielles qui libèrent automatiquement l'insuline dans la circulation sanguine, comme le révèle une étude publiée dans Nature Chemical Biology.

Ces cellules bêta artificielles (ABC) imitent les fonctions des régulateurs de glucose naturels du corps, les cellules bêta sécrétrices d'insuline du pancréas. La perte ou le dysfonctionnement de ces cellules provoque le diabète de type 1 et de nombreux cas de diabète de type 2. L'idée est que ces cellules pourraient être insérés par voie sous-cutanée chez des patients, elles seraient remplacées après les quelques jours, ou par un patch cutané indolore et jetable.

Les chercheurs ont découvert qu'une seule injection de ces cellules chez souris diabétiques dépourvues de cellules bêta a rapidement normalisé les taux de glycémie des animaux et a maintenu ces niveaux normaux durant presque cinq jours. 

Selon les chercheurs, le problème majeur des traitements actuels à l'insuline ne reposent pas sur le fait qu'ils ne peuvent pas être administrés en comprimés, mais qu'ils ne peuvent pas contrôler la glycémie automatiquement et efficacement, comme le font les cellules pancréatiques insulino-sécrétrices normales. Les greffes de cellules pancréatiques peuvent résoudre ce problème dans certains cas. Cependant, de telles transplantations cellulaires sont coûteuses, nécessitent des cellules donneuses qui sont souvent en pénurie, nécessitent des médicaments immunosuppresseurs et échouent souvent en raison de la destruction des cellules transplantées. Les chercheurs ont fabriqué des cellules artificielles qui, dans une large mesure, font ce que font les cellules bêta pancréatiques naturelles.  Ces cellules contiennent des vésicules spécialement conçues pour l'insuline. Une augmentation des taux de glucose dans le sang entraîne des changements chimiques dans le revêtement des vésicules, provoquant la fusion des vésicules avec la membrane externe de l'ABC, libérant ainsi les charges utiles d'insuline.

 




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