mardi 31 octobre 2017

La maladie d'Alzheimer pourrait provenir d'une panne située ailleurs dans le corps humain

On a longtemps cru que la maladie d'Alzheimer, la principale cause de démence, provenait du cerveau. Or, des recherches menées par l'University of British-Columbia indiquent qu'elle pourrait être déclenchée par des pannes ailleurs dans le corps. Les résultats des recherches, publiés dans Molecular Psychiatry, fournissent l'espoir que de futures pharmacothérapies pourraient être en mesure d'arrêter ou de ralentir la maladie sans agir directement sur le cerveau, une cible complexe, sensible et souvent difficile à atteindre. Ainsi, des médicaments pourraient éventuellement cibler le rein ou le foie, débarrassant le sang d'une protéine toxique avant qu'elle n'atteigne le cerveau.

Les chercheurs sont arrivés à cette conclusion en étudiant une mobilité semblable au cancer par une technique appelée parabiose qui consiste à attacher chirurgicalement deux spécimens ensemble afin qu'ils partagent la même irrigation sanguine pendant plusieurs mois. Plus concrètement, les chercheurs ont attaché des souris normales, soit celles qui ne développent pas naturellement la maladie d'Alzheimer, à des souris modifiées pour porter un gène humain mutant produisant des niveaux élevés de protéines. appelé amyloïde bêta. Chez les personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer, cette protéine forme finalement plaques, qui étouffent les cellules du cerveau.

Les souris normales liées à des partenaires génétiquement modifiés pendant un an ont contracté la maladie d'Alzheimer. Les chercheurs croient que l'amyloïde-bêta a voyagé des souris génétiquement modifiées au cerveau de leurs partenaires normaux, où il s'est accumulé et a commencé à infliger des dommages. Les chercheurs ont découvert que non seulement les souris normales ont développé des plaques, mais aussi une pathologie similaire aux enchevêtrements, soit des brins de protéines tordus se formant à l'intérieur des cellules cérébrales, perturbant leur fonction.  D'autres signes de dommages de type Alzheimer incluant la dégénérescence des cellules cérébrales, l'inflammation et les micro-occlusions furent également observés. En outre, leur capacité de transmettre des signaux électriques impliqués dans l'apprentissage et la mémoire, un signe d'un cerveau en bonne santé, a été altérée, même chez les souris qui ont été liées pour une période de quatre mois.



Outre le cerveau, l'amyloïde bêta est produite dans les plaquettes sanguines, les vaisseaux sanguins et les muscles, et sa protéine précurseur se trouve dans plusieurs autres organes. Cependant, il n'était pas clair si lamyloïde-bêta provenant de l'extérieur du cerveau pouvait contribuer à la maladie d'Alzheimer avant la recherche. Les résultats permettent de le croire selon les chercheurs. Selon ces derniers, la solution pourrait peut-être reposer sur un médicament qui se lierait à l'amyloïde bêta situé ailleurs dans le corps, en le marquant de façon biochimique de telle sorte que le foie ou les reins puissent le nettoyer.

lundi 30 octobre 2017

Des cellules bêta synthétiques pour sécréter de l'insuline ?

Le nombre des personnes atteintes de diabète est passé de 108 millions en 1980 à 422 millions en 2014. La prévalence mondiale du diabète chez les adultes de plus de 18 ans est passée de 4,7% en 1980 à 8,5% en 2014. La prévalence du diabète a augmenté plus rapidement dans les pays à revenu faible ou intermédiaire. Le diabète est une cause majeure de cécité, d’insuffisance rénale, d’accidents cardiaques, d’accidents vasculaires cérébraux et d’amputation des membres inférieurs. En 2015, on a estimé que 1,6 million de décès étaient directement dus au diabète et que 2,2 millions de décès supplémentaires devaient être attribués à l’hyperglycémie en 2012. Près de la moitié des décès dus à l’hyperglycémie surviennent avant l’âge de 70 ans. L’OMS prévoit qu’en 2030, le diabète sera la 7e cause de décès dans le monde. Avoir une alimentation saine, une activité physique régulière, un poids normal et éviter la consommation de tabac, sont autant de moyens de prévenir ou de retarder l'apparition du diabète de type 2. Un régime alimentaire sain, l’activité physique, des médicaments, un dépistage régulier et le traitement des complications permettent de traiter le diabète et d’éviter ou de retarder les conséquences qu’il peut avoir.

Le traitement du diabète de type 1 et de certains cas de diabète de type 2 nécessite depuis longtemps des injections d'insuline ou une pompe à insuline mécanique. Cependant, des chercheurs de l'University of North Carolina Health Care ont maintenant mis au point ce qui pourrait être une option beaucoup plus conviviale pour les patients, soit des cellules artificielles qui libèrent automatiquement l'insuline dans la circulation sanguine, comme le révèle une étude publiée dans Nature Chemical Biology.

Ces cellules bêta artificielles (ABC) imitent les fonctions des régulateurs de glucose naturels du corps, les cellules bêta sécrétrices d'insuline du pancréas. La perte ou le dysfonctionnement de ces cellules provoque le diabète de type 1 et de nombreux cas de diabète de type 2. L'idée est que ces cellules pourraient être insérés par voie sous-cutanée chez des patients, elles seraient remplacées après les quelques jours, ou par un patch cutané indolore et jetable.

Les chercheurs ont découvert qu'une seule injection de ces cellules chez souris diabétiques dépourvues de cellules bêta a rapidement normalisé les taux de glycémie des animaux et a maintenu ces niveaux normaux durant presque cinq jours. 

Selon les chercheurs, le problème majeur des traitements actuels à l'insuline ne reposent pas sur le fait qu'ils ne peuvent pas être administrés en comprimés, mais qu'ils ne peuvent pas contrôler la glycémie automatiquement et efficacement, comme le font les cellules pancréatiques insulino-sécrétrices normales. Les greffes de cellules pancréatiques peuvent résoudre ce problème dans certains cas. Cependant, de telles transplantations cellulaires sont coûteuses, nécessitent des cellules donneuses qui sont souvent en pénurie, nécessitent des médicaments immunosuppresseurs et échouent souvent en raison de la destruction des cellules transplantées. Les chercheurs ont fabriqué des cellules artificielles qui, dans une large mesure, font ce que font les cellules bêta pancréatiques naturelles.  Ces cellules contiennent des vésicules spécialement conçues pour l'insuline. Une augmentation des taux de glucose dans le sang entraîne des changements chimiques dans le revêtement des vésicules, provoquant la fusion des vésicules avec la membrane externe de l'ABC, libérant ainsi les charges utiles d'insuline.

 




dimanche 29 octobre 2017

La soie pourrait être utilisée pour réparer les moelles épinières endommagées

Selon des scientifiques d'Aberdeen University, la soie modifiée des vers à soie sauvages asiatiques pourrait être utilisée pour la réparation des moelles épinières endommagées. En effet, les chercheurs ont découvert que la soie nettoyée et stérilisée par l'Antheraea pernyi (AP), appelé appelé ver à soie Tussah sous sa forme chenille, avait des propriétés bien adaptées à la réparation de la colonne vertébrale, tel que publié cette semaine dans la revue scientifique Nature.

Selon les chercheurs, il n'y a pas de remède actuellement pour un traumatisme grave de la moelle épinière, en partie parce que les nerfs rachidiens sont incapables de traverser la barrière tissulaire cicatricielle et la cavité qui se forme dans le cordon après la blessure. La soie modifiée serait une forme d'échafaudage qui comblerait la cavité de la lésion médullaire, en soutenant la croissance nerveuse à travers la région endommagée.

Les chercheurs ont découvert que la soie modifiée par l'Antheraea pernyi avait des propriétés importantes souhaitables dans un échafaudage adapté à la réparation de la colonne vertébrale. La soie a une séquence chimique répétée "RGD" sur sa surface qui se lie aux récepteurs sur les cellules nerveuses, les encourageant à s'attacher au matériel et à pousser le long de celle-ci. De plus, la soie AP n'a pas déclenché de réponse des cellules du système immunitaire qui seraient présentes dans la moelle épinière, minimisant ainsi l'inflammation. Enfin, la soie AP se dégrade progressivement au fil du temps. Ainsi, après avoir soutenu la croissance précoce des nerfs à travers le site de la lésion, le matériau se dissout progressivement et ces nerfs pionniers prennent le rôle d'échafaudage, soutenant la croissance nerveuse.

Selon les chercheurs, les études sont encore au stade préliminaire, mais elles semblent révéler que la soie a des propriétés particulièrement appropriées pour la réparation de la colonne vertébrale. Des recherches plus approfondies suivront.

samedi 28 octobre 2017

Une chirurgie cardiaque réalisée en après-midi serait moins à risque

Selon une étude publiée dans The Lancet, le risque de problèmes cardiaques graves après une chirurgie à cœur ouvert doublerait presque lorsque l'opération est effectuée dans la matinée plutôt que dans l'après-midi. En effet, selon les chercheurs, des expériences et des tests de laboratoire auraient indiqué que notre horloge biologique était la principale cause de la différence observée dans les résultats. L'étude révèle que les lésions cardiaques post-opératoires sont plus fréquentes chez les personnes ayant subi une chirurgie cardiaque le matin.

L'horloge biologique ou le rythme circadien, influencerait la réaction du patient à ce type d'opération en contrôlant  les cycles du jour/nuit du corps, influençant ainsi les habitudes de sommeil, la libération d'hormones et même la température corporelle.

Les chercheurs ont observé l'évolution de près de 600 patients, le matin et l'après-midi, pour le remplacement d'une valve cardiaque ou d'un pontage coronarien à coeur ouvert, de janvier 2009 à décembre 2015.  Les patients opérés l'après-midi ont deux fois moins de risque de développer de graves complications juste après l'opération (9,4% contre 18,1%). Une analyse génétique des mêmes tissus a montré que des centaines de gènes liés aux rythmes circadiens étaient plus actifs dans le groupe de l'après-midi, ce qui suggère que le cœur aussi est influencé par notre horloge biologique. Une protéine (Reverb alpha), liée aux gènes de l'horloge biologique, est présente en plus grand nombre le matin, selon les résultats observés chez les souris.

Ceci dit, les auteurs apportent un bémol. L'écart dans les résultats entre les opérations du matin et de l'après-midi pourrait aussi s'expliquer par la variance des horloges biologiques des chirurgiens. La coordination oculo-manuelle, la concentration et les capacités cognitives sont également affectées par le moment de la journée.

 

De nouvelles données concernant la façon dont le sommeil aide le cerveau à se réorganiser

Le système nerveux est constitué de milliards de neurones qui coordonnent leurs efforts pour relayer les informations nerveuses et faire fonctionner l'organisme. Chaque neurone possède un corps cellulaire entouré de dendrites et un axone dans lequel les influx nerveux circulent sous forme de courants électriques. Ils transmettent ensuite les messages aux autres neurones par le biais de molécules chimiques, appelées neurotransmetteurs, au niveau de terminaisons nerveuses localisées dans les dendrites. Les dendrites sont des prolongements du corps cellulaire des neurones. Elles se divisent par dichotomie, créant une arborescence du neurone sous forme de filaments courts et ramifiés. Selon une étude, publiée dans la revue Nature, les dendrites ne seraient pas seulement des médiateurs, mais elles traiteraient aussi les informations.

Or, une étude publiée cette semaine dans Nature Communications a révélé de nouvelles perspectives sur la façon dont le sommeil contribue à la plasticité cérébrale, soit la capacité de notre cerveau à changer et se réorganiser, et pourrait ouvrir la voie à de nouvelles façons d'aider les personnes ayant des troubles d'apprentissage et de la mémoire. Selon l'étude, l'activité des dendrites augmenterait lorsque nous dormons, et que cette augmentation serait liée à des ondes cérébrales spécifiques qui sont considérées comme essentielles à la façon dont nous formons des souvenirs.

Selon les chercheurs, les cerveaux sont des organes ont la capacité de changer et de s'adapter en fonction des expériences. Le sommeil jouerait un rôle important dans ces changements adaptatifs. Selon les chercheurs, un grande partie de ces changements peuvent se produire au cours des ondes cérébrales très courtes et répétitives appelées fuseaux.

Les fuseaux du sommeil ont été associés à la formation de la mémoire chez l'homme pendant un certain temps mais personne ne savait ce qu'ils faisaient réellement dans le cerveau, outre le fait que, pendant les fuseaux, des voies spécifiques sont activées dans les dendrites. Les techniques permettant la stimulation cérébrale, comme la stimulation magnétique transcrânienne (TMS), pourraient être utilisées pour stimuler les dendrites avec la même gamme de fréquences que les fuseaux, ce qui pourrait améliorer les fonctions cognitives chez les patients comme la démence

Désordonnances: la Vérité sur la médecine!

À l'heure où nous sommes inondés de conseils d'experts, réels ou autoproclamés, de nouvelles recettes pour vivre en santé, l'auteur Alain Vadeboncoeur, chef du service de médecine d’urgence de l’Institut de cardiologie de Montréal et professeur agrégé de médecine, pose un regard éclairé et remet les pendules à l'heure.

Ainsi, les questions telles que Le chocolat noir est-il un aliment miracle ? Les superaliments existent-ils ? Faut-il courir des marathons pour être en forme ? Les saucissons menacent-ils votre existence ? Les vaccins affaiblissent-ils votre système immunitaire ? Le dépistage des cancers allonge-t-il votre vie ? La médecine peut-elle vous aider à vous remettre d’une cuite ? Peut-on faire confiance aux études médicales ? Comprenez-vous toujours les explications de votre docteur ? ne resteront plus sans réponse. Puisque la santé est l’affaire de tous, chacun devrait pouvoir faire des choix éclairés en ce domaine, pour comprendre l’histoire de la médecine et nous explique les fondements de sa rigueur scientifique, tout en montrant ses limites.

Le livre, publié chez Lux Éditeur, paraitra le 16 novembre prochain. Il est toutefois possible d'assister au lancement le 14 novembre au Centre ÉPIC de l'Institut de Cardiologie de Montréal en confirmant sa présence sur la page Facebook de l'évènement ou à desordonnances@gmail.com. J'y serai.

vendredi 27 octobre 2017

La présence de la maladie d'Alzheimer chez les dauphins révèlent d'autres données

L'être humain est presque le seul à vivre longtemps après qu'il ait eu des enfants. La fécondité des hommes et des femmes diminue fortement vers l'âge de 40 ans mais il n'est pas rare de voir des humains dépasser la barre des 90 ans alors que des animaux ont tendance à mourir peu de temps après la fin de leurs années fécondes.

Dans une étude publiée dans la revue Alzheimer's & Dementia, les chercheurs ont testé l'idée que vivre longtemps après la fin de la fécondité pourrait être liée à la maladie d'Alzheimer, en se penchant sur le cerveau des dauphins, une autre espèce qui peut vivre longtemps après sa période de fécondité. Les chercheurs ont analysé des «plaques» d'une protéine appelée bêta-amyloïde dans le cerveau des dauphins, ainsi que des enchevêtrements d'une autre protéine appelée tau. Ces plaques et enchevêtrements sont des signatures de la maladie d'Alzheimer.

Les chercheurs ont découvert que les dauphins et les humains étaient sensibles à la maladie d'Alzheimer en raison des altérations de la façon dont l'hormone insuline agit dans ces espèces. L'insuline régule les niveaux de sucre dans le sang et déclenche une cascade chimique complexe connue sous le nom de signalisation de l'insuline. Des modifications de la signalisation de l'insuline pourraient causer le diabète chez les humains et d'autres mammifères.

Selon les chercheurs, si la signalisation de l'insuline altérée peut rendre un animal plus sensible à la maladie d'Alzheimer, la découverte permettrait de reproduire l'expérience chez les souris, permettant ensuite de pousser la recherche pour trouver de nouveaux traitements.

Des récentes découvertes offrent un espoir significatif d'inverser la résistance aux antibiotiques

Comme le rapporte l'Organisation mondiale de la santé, la résistance aux antibiotiques constitue aujourd’hui l’une des plus graves menaces pesant sur la santé mondiale, la sécurité alimentaire et le développement. Elle peut toucher toute personne, à n’importe quel âge et dans n’importe quel pays. La résistance aux antibiotiques est un phénomène naturel mais le mauvais usage de ces médicaments chez l’homme et l’animal accélère le processus. Un nombre croissant d’infections, comme la pneumonie, la tuberculose ou la gonorrhée, deviennent plus difficiles à traiter les antibiotiques utilisés pour les soigner perdant leur efficacité. La résistance aux antibiotiques entraîne une prolongation des hospitalisations, une augmentation des dépenses médicales et une hausse de la mortalité. Les antibiotiques, y compris les pénicillines, les céphalosporines et les carbapénèmes, sont connus sous le nom de β-lactamines et sont les plus couramment prescrits dans le monde entier.

Or, de récentes découvertes publiées dans Molecular Microbiology révèlent qu'il serait possible d'inverser la résistance. Deux mécanismes associés à la résistance aux antibiotiques β-lactamines sont principalement illustrés. Dans l'un, les bactéries restreignent l'entrée des antibiotiques dans la cellule; dans l'autre, les bactéries produisent une enzyme (une β-lactamase) qui détruit tout antibiotique entrant dans la cellule. Ce dernier s'est avéré être le plus important des deux mécanismes. Ces résultats impliquent que si des produits chimiques pouvaient être développés pour inhiber les enzymes β-lactamases, une proportion significative de la résistance aux antibiotiques pourrait être inversée.

Les chercheurs de l'University of Bristol ont étudié l'efficacité de deux types d'inhibiteurs de l'enzyme β-lactamase dans une bactérie très résistante antibiotiques communs. En utilisant une variété d'approches, les chercheurs  ont étudié l'avibactam, un inhibiteur qui a récemment été introduit dans la pratique clinique, et un inhibiteur de «boronate bicyclique», qui a été signalé pour la première fois par l'équipe Oxford / Leeds / Bristol en 2016.Ils ont constaté que les deux inhibiteurs ne protégeaient pas systématiquement l'antibiotique β-lactame, la ceftazidime, contre l'attaque par l'enzyme β-lactamase. Cependant, lorsqu'ils étaient associés à un autre antibiotique β-lactame, l'aztréonam, les inhibiteurs fonctionnaient extrêmement bien et tuaient certaines des bactéries les plus résistantes jamais vues en clinique. Selon les chercheurs, la recherche en bactériologie a démontré que les β-lactamases sont le véritable" talon d'Achille "de la résistance aux antibiotiques chez les bactéries qui tuent des milliers de personnes au Royaume-Uni chaque année

 

jeudi 26 octobre 2017

Certaines personnes atteintes de fibrose kystique pourraient vivre plus longtemps à cause de mutations génétiques

La fibrose kystique (FK) est la maladie mortelle la plus répandue chez les enfants et les jeunes adultes canadiens. C'est une maladie héréditaire causée par des mutations génétiques qui perturbent le mouvement normal du chlorure à l'intérieur et hors des cellules. Elle touche différents organes, mais surtout l’appareil digestif et les poumons. Le degré d’effets de la FK sur l’organisme diffère d’une personne à une autre. Toutefois, la persistance de la maladie et l’infection chronique dans les poumons, qui occasionnent leur destruction et une perte de la fonction pulmonaire, entraînent finalement la mort chez la majorité des personnes atteintes de fibrose kystique. Les complications typiques de la fibrose kystique sont la difficulté à digérer les matières grasses et les protéines, les carences vitaminiques en raison de la perte d’enzymes pancréatiques, et le déclin progressif de la fonction pulmonaire. On estime qu’un sur 3 600 enfants nés au Canada est atteint de fibrose kystique. Plus de 4 000 enfants, adolescents et adultes canadiens atteints de FK fréquentent des cliniques spécialisées en FK.

La fibrose kystique (FK) affecte considérablement les poumons et d'autres organes en fonction de la variation génétique spécifique d'un individu. Des chercheurs du Boston Children's Hospital ont voulu vérifier si d'autres mutations génétiques pourraient protéger contre les effets de la mucoviscidose. Les résultats publiés récemment dans le American Journal of Respiratory Cell et Molecular Biology suggèrent que ca pourrait être le cas.

Selon les chercheurs, il y aurait des patients d'une extrême gravité ayant besoin d'une transplantation pulmonaire très tôt dans la vie, puis d'autres dont la présentation clinique semble se stabiliser pour pouvoir vivre jusqu'à la cinquième et la sixième décennie. Ils ont donc mené la toute première analyse longitudinale des modificateurs génétiques liés à la mucoviscidose afin de découvrir pourquoi.

Ils ont étudié une population de près de 600 patients atteints de mucoviscidose enregistrés au Boston Children's Cystic Fibrosis Center et ont trouvé cinq individus qui se démarquaient par leur âge avancé, soit la cinquantaine ou la soixantaine, et par une fonction pulmonaire relativement normale. 

Pour découvrir les variantes génétiques, les chercheurs ont récolté le sang de ces patients et attribué un séquençage complet de l'exome sur leur ADN, en analysant la section codante du génome responsable de la plupart des mutations liées à la maladie.Séquençant les gènes de ces cinq patients de Boston Children, les chercheurs ont trouvé un ensemble de variants génétiques rares et jamais découverts qui pourraient expliquer leur longévité et leur fonction pulmonaire stable. Les variants génétiques sont liés à des canaux sodiques épithéliaux (ENaC), des voies cellulaires semi-perméables responsables de la réabsorption du sodium dans les glandes rénales, du côlon, du poumon et de la sueur. 

Selon les chercheurs, ces mutations ENaC aideraient à réhydrater les voies respiratoires des patients atteints de mucoviscidose, rendant ainsi moins probable la présence de bactéries nocives dans les poumons.

mercredi 25 octobre 2017

Les anticoagulants semblent protéger contre la démence et les accidents vasculaires cérébraux chez les patients atteints de fibrillation auriculaire


La fibrillation auriculaire (FA) est connue pour entraîner un risque accru d'accident vasculaire cérébral et de démence, et il a été démontré que les anticoagulants réduisent la probabilité d'un AVC. Jusqu'à présent, il n'était pas clair si les anticoagulants pouvaient également prévenir la démence. Cependant, les chercheurs croyaient que c'était possible puisque si les médicaments pouvaient prévenir les gros caillots sanguins causant des accidents vasculaires cérébraux, ils pourraient aussi protéger contre les petits caillots pouvant causer des accidents vasculaires microscopiques inaperçus qui mènent éventuellement à une détérioration cognitive. Or, les médicaments anticoagulants réduisent non seulement le risque d'AVC chez les patients atteints de FA, mais pourraient également être associés à une réduction significative du risque de démence, selon une nouvelle étude publiée aujourd'hui dans le European Heart Journal.

En effet, parmi les 444 106 patients atteints de fibrillation auriculaire, soit un rythme cardiaque anormal, ceux qui prenaient des anticoagulants pour prévenir les caillots sanguins au début de l'étude avaient 29% moins de risque de développer une démence que ceux qui ne suivaient pas de traitement anticoagulant. Lorsque les chercheurs ont examiné ce qui s'est passé pendant la période où les patients ont continué à prendre les médicaments, ils ont constaté une réduction encore plus grande de 48% du risque de démence. Les chercheurs ont examiné les données des registres suédois pour les patients entre 2006 et 2014 et, malgré sa nature rétrospective, ce qui signifie qu'il ne peut montrer d'effet causal, les chercheurs croeint que les résultats suggèrent fortement que les anticoagulants oraux protègent contre la démence chez les patients atteints de FA.  Les chercheurs ont identifié tous les patients en Suède ayant eu un diagnostic de FA entre 2006 et 2014. Ils ont vérifié quels médicaments avaient été prescrits et distribués après le diagnostic. Ils ont suivi les progrès des patients et cela leur a fourni 1,5 million d'années de suivi, au cours de laquelle 26 210 patients ont été diagnostiqués avec la démence.


Lors de leur première participation à l'étude, 54% des patients ne prenaient pas d'anticoagulants oraux tels que la warfarine, l'apixaban, le dabigatran, l'edoxaban ou le rivaroxaban. Les chercheurs ont constaté que les prédicteurs les plus forts de la démence étaient le manque de traitement anticoagulant oral, le vieillissement, la maladie de Parkinson et l'abus d'alcool. L'étude a également constaté qu'il n'y avait pas de différence dans la prévention de la démence entre le médicament anticoagulant plus ancien warfarine et les nouveaux anticoagulants oraux.


Selon les chercheurs, des essais contrôlés de placebo aléatoires seraient nécessaires, mais de telles études ne pouvaient pas être faites pour des raisons éthiques.Il n'est pas possible de donner un placebo à des patients atteints de FA, puis attendre une démence ou un accident vasculaire cérébral. Outre le fait que cette étude ne peut pas prouver ou infirmer une relation causale entre les anticoagulants oraux et la démence, d'autres limites incluent le manque d'antécédents médicaux complets pour les patients, y compris les détails d'autres maladies, et le fait que la démence est insidieuse et pas nécessairement diagnostiqué immédiatement, ce qui signifie que la prévalence réelle de la démence est probablement plus élevée que celle signalée.