vendredi 24 novembre 2017

Une nouvelle voie pour le traitement médicamenteux dans la douleur neuropathique

Les scientifiques ont révélé un mécanisme de communication cellulaire entre les neurones et les cellules immunitaires, dans la douleur neuropathique. Les chercheurs, qui ont publié leurs résultats Nature Communications, ont identifié une nouvelle méthode de traitement de la douleur neuropathique chez la souris, qui pourrait être plus sûre et efficace que les traitements actuels comprenant des opioïdes et des médicaments antiépileptiques. La douleur neuropathique est un type de douleur chronique qui est habituellement causée par une blessure aux nerfs, mais la douleur persiste longtemps après la guérison de la blessure. Une douleur neuropathique peut survenir après une intervention chirurgicale ou un accident de voiture ou, dans certains cas, lorsqu'un membre a été amputé.

Selon les chercheurs, actuellement, les seuls médicaments disponibles pour la douleur neuropathique sont des opioïdes ou des médicaments antiépileptiques. Les opioïdes, comme la morphine et le tramadol, sont très addictifs. Rappelons que De nouvelles données de l’Agence de la santé publique du Canada (ASPC) montrent que de janvier à mars 2017, 602 décès furent recensés vraisemblablement attribuables aux opioïdes au pays. Selon l'Institut canadien d'information sur la santé, en moyenne, 16 Canadiens sont hospitalisés chaque jour en raison d’une intoxication aux opioïdes.  Le taux d’hospitalisation pour ce type d’intoxication à l’échelle nationale a augmenté de 53 % au cours des 10 dernières années.En revanche, les médicaments antiépileptiques ne créent pas de dépendance, mais s'accompagnent souvent d'une foule d'effets secondaires désagréables tels que des vertiges, de la fatigue, des nausées et une prise de poids.

Selon les chercheurs, les personnes souffrant de douleur neuropathique ont très peu de choix quand il s'agit d'autres options de traitement parce que la cause de la douleur neuropathique serait mal comprise. En utilisant des modèles cellulaires et de douleur neuropathique chez la souris, les auteurs ont étudié un groupe de neurones dans le ganglion de la racine dorsale, qui font partie des neurones sensoriels jouant un rôle important dans la transmission de l'information douloureuse au cerveau. Ils ont découvert qu'après une lésion nerveuse, les neurones de la douleur dans cette région libéraient de très petites particules biologiques contenant du microARN-21. Ces particules ont ensuite été absorbées par les cellules immunitaires environnantes, conduisant finalement à une inflammation locale et à une douleur neuropathique. 

Les chercheurs ont révélé que lorsqu'ils bloquaient les neurones de douleur (au ganglion de la racine dorsale) de libérer des microARN-21 dans des particules, cela avait un effet anti-inflammatoire au niveau cellulaire, qui empêchait la douleur neuropathique de se produire chez la souris. L'avantage de cette méthode est que ces particules, contenant des agents bloquant le microARN-21, ne s'infiltrent pas dans le cerveau et ne provoquent pas d'effets secondaires. 

Chez les humains, une méthode similaire pourrait être appliquée pour bloquer les neurones de la douleur de libérer des microARN-21 dans les particules, ce qui empêcherait la douleur neuropathique de se produire. En cas de succès, ce serait le premier médicament à cibler la douleur neuropathique dans des zones spécifiques sans effets secondaires, ce qui contraste fortement avec les analgésiques non spécifiques actuellement disponibles. 

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