Rappelons que selon l'Organisation mondiale de la santé, la maladie à virus Ebola (autrefois appelée aussi fièvre
hémorragique à virus Ebola) est une maladie grave, souvent mortelle chez
l’homme. Le virus se transmet à l’homme à partir des animaux sauvages et
se propage ensuite dans les populations par transmission interhumaine. Le taux de létalité moyen est d’environ 50%. Au cours des flambées précédentes, les taux sont allés de 25% à 90%. Les premières flambées de maladie à virus Ebola sont survenues
dans des villages isolés d’Afrique centrale, à proximité de forêts
tropicales, mais la flambée qui a sévi en 2014-2016 en Afrique de
l’Ouest a touché de grands centres urbains aussi bien que des zones
rurales. Pour être efficace, la lutte doit se fonder sur un
ensemble d’interventions telles que la prise en charge des cas, les mesures de prévention
des infections et de lutte, la surveillance et la recherche des contacts,
les services de laboratoire de qualité, l'inhumation sans risque et
la mobilisation sociale pour ne nommer que ceux-ci. Les soins de soutien précoces axés sur la réhydratation et le
traitement symptomatique améliorent les taux de survie. Aucun traitement
homologué n’a pour l’instant démontré sa capacité à neutraliser le
virus, mais plusieurs traitements (dérivés du sang, immunologiques ou
médicamenteux) sont à l’étude.
Or, des chercheurs de l'University of Wisconsin-Madison auraient identifié les signatures de la maladie à virus Ebola. Les résultats sont publiés dans Cell Host & Microbe. Les scientifiques auraient trouvé 11 biomarqueurs distinguant les infections mortelles des
infections non mortelles et deux qui, une fois dépistés pour
l'apparition précoce des symptômes, pourraient prédire avec précision quels
patients sont susceptibles de mourir.
En
février 2015, les scientifiques ont installé un laboratoire dans un hôpital militaire répondant
à l'épidémie dans la capitale Freetown.
Avec l'approbation des patients et du gouvernement de la Sierra Leone,
les agents de santé ont prélevé des échantillons de sang sur les
patients après qu'ils aient reçu un diagnostic d'Ebola et à plusieurs
reprises par la suite. Les chercheurs ont pu ainsi obtenir 29 échantillons de sang de 11 patients ayant
finalement survécu et neuf échantillons de sang de neuf patients emportés par virus.
Les échantillons ont été transportés au laboratoire afin d'inactiver le virus selon les
protocoles approuvés. Les échantillons de sang ont ensuite été envoyés à UW-Madison et à des institutions partenaires pour analyse. Pour des fins de comparaison, l'équipe de recherche a également prélevé des
échantillons de sang de 10 volontaires sains sans exposition au virus
Ebola.
Les chercheurs ont étudié
des milliers d'indices moléculaires dans chacun de ces échantillons, en
passant au crible des données détaillées sur l'activité des gènes,
protéines et autres molécules pour identifier ceux qui présentent le
plus d'intérêt. Ils ont constaté que les
survivants avaient des niveaux plus élevés de certaines molécules liées
au système immunitaire, et des niveaux inférieurs pour d'autres comparativement à
ceux qui sont décédés.
Les cytokines plasmatiques, impliquées dans l'immunité et la réponse au
stress, étaient plus élevées dans le sang des personnes ayant péri.
Les cas mortels présentaient des réponses métaboliques uniques par
rapport aux survivants, des niveaux plus élevés de virus, des
modifications des lipides plasmatiques impliqués dans des processus tels
que la coagulation sanguine et une activation plus prononcée de
certains types de cellules immunitaires.
Des
enzymes pancréatiques avait également pénétré dans le sang de patients
décédés, suggérant ainsi que les dommages causés par ces enzymes
contribuent aux dommages tissulaires caractéristiques de la maladie à
virus Ebola. De plus, selon les chercheurs, l'étude
a révélé que les niveaux de deux biomarqueurs, connus sous le nom de
L-thréonine (un acide aminé) et de protéine de liaison à la vitamine D,
pouvaient prédire avec précision quels patients vivraient et qui seraient emportés. Les deux étaient présents à des niveaux inférieurs au moment de l'admission chez les patients ayant finalement péri.
Les chercheurs ont constaté que de nombreux signaux moléculaires présents dans le sang de
patients malades infectés se chevauchaient avec la septicémie, une
condition dans laquelle le corps, en réponse à une infection par des
bactéries ou d'autres pathogènes, provoque une réaction inflammatoire
dommageable.
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