vendredi 3 novembre 2017

Trop de connexions cérébrales pourraient être à l'origine de l'autisme

Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), un enfant sur 160 présente un trouble du spectre autistique. Les troubles du spectre autistique apparaissent dans l’enfance, mais ont tendance à persister à l’adolescence et à l’âge adulte. Certaines personnes atteintes d’un trouble du spectre autistique sont capables de mener une vie indépendante, mais d’autres souffrent de handicaps graves qui nécessitent des soins et une aide toute la vie durant. Les interventions psychosociales fondées sur des données factuelles, comme les thérapies comportementales ou les programmes de formation des parents, peuvent réduire les difficultés au niveau de la communication et du comportement social et influer favorablement sur le bien-être et la qualité de vie des sujets atteints comme de leurs aidants. Les interventions pour les personnes atteintes de troubles du spectre autistique doivent aller de pair avec des mesures plus générales visant à rendre l’environnement physique plus accessible, le milieu social plus accueillant et les mentalités plus solidaires. Dans le monde entier, les personnes atteintes de troubles du spectre autistique sont souvent victimes de stigmatisation, de discrimination et de violations des droits de l’homme et n’ont pas suffisamment accès aux services et aux aides dont elles ont besoin.

Les données épidémiologiques disponibles montrent de manière concluante qu’il n’y a pas de lien de causalité entre le vaccin antirougeoleux-antiourlien-antirubéoleux (ROR) et les troubles du spectre autistique. Les études précédentes donnant à penser qu’un tel lien existait présentaient en réalité d’importantes lacunes méthodologiques. Selon l'OMS, il y a probablement de nombreux facteurs qui rendent un enfant sujet aux troubles du spectre autistique, notamment des facteurs environnementaux et génétiques.

Or, un gène défectueux lié à l'autisme influencerait la façon dont les neurones se connectent et communiquent entre eux dans le cerveau, selon une étude du Washington University School of Medicine à Saint-Louis. Les résultats, publiés dans Nature Communications, suggèrent que certains des divers symptômes de l'autisme pourraient provenir d'un dysfonctionnement dans la communication entre les cellules dans le cerveau.

Selon les chercheurs, l'étude soulève la possibilité qu'il pourrait y avoir trop de synapses dans le cerveau des patients atteints d'autisme. Un nombre accru de synapses crée une mauvaise communication entre les neurones du cerveau en développement, corrélée avec des troubles de l'apprentissage

Parmi les nombreux gènes liés à l'autisme chez les humains figurent six gènes qui attachent un marqueur moléculaire, appelé ubiquitine, aux protéines. Ces gènes, appelés ligases de l'ubiquitine, fonctionnent selon un ordre de travail, indiquant au reste de la cellule comment traiter les protéines marquées: Celui-ci devrait être rejeté, que l'on devrait être redirigé vers une autre partie de la cellule, un tiers doit avoir son activité est connectée ou décrochée.Les patients atteints d'autisme peuvent porter une mutation qui empêche l'un de leurs gènes d'ubiquitine de fonctionner adéquatement. Mais les raisons pour lesquels les problèmes de marquage des protéines affectent la façon dont le cerveau est câblé et fonctionne, et quelles raisons pour lesques de tels problèmes pouvaient conduire à l'autisme, étaient restées sans réponse.

Pour comprendre le rôle des gènes de l'ubiquitine dans le développement du cerveau, les chercheurs ont enlevé le gène de l'ubiquitine RNF8 dans les neurones du cervelet des jeunes souris, le cervelet étant l'une des principales régions cérébrales touchées par l'autisme.Les chercheurs ont découvert que les neurones qui manquaient de la protéine RNF8 formaient environ 50% de plus de synapses, soit les connexions qui permettent aux neurones d'envoyer des signaux de l'un à l'autre, que ceux qui avaient le gène. Et les synapses supplémentaires avaient fonctionné. En mesurant le signal électrique dans les cellules réceptrices, les chercheurs ont constaté que la force du signal était doublée chez les souris qui n'avaient pas la protéine.Le cervelet est indispensable pour le mouvement et l'apprentissage des compétences motrices telles que la façon de faire du vélo. Certains des symptômes reconnaissables de l'autisme, tels que l'incoordination motrice et une tendance à marcher sur la pointe des pieds, impliquent le contrôle du mouvement. 
Les animaux ne possédant pas le gène RNF8 dans les neurones de leur cervelet n'avaient pas de problèmes évidents avec le mouvement, ils marchaient normalement et semblaient coordonnés. Lorsque les chercheurs ont testé leur capacité à apprendre la motricité, cependant, les souris sans RNF8 ont lamentablement échoué. 
Les chercheurs ont entraîné les souris à associer une bouffée d'air rapide à l'œil avec le clignotement d'une lumière. La plupart des souris apprennent à fermer les yeux quand elles voient la lumière clignoter, pour éviter l'irritation de la bouffée d'air à venir. Après une semaine d'entraînement, les souris avec une copie fonctionnelle du gène ont fermé leurs yeux en anticipation plus de trois quarts du temps, alors que les souris sans le gène ont fermé leurs yeux juste un tiers du temps.Alors qu'il est surtout connu pour son rôle dans le mouvement, le cervelet est également important dans les fonctions cognitives supérieures telles que le langage et l'attention, qui sont tous deux touchés dans l'autisme. Les personnes atteintes d'autisme ont souvent des retards de langage et accordent une attention inhabituellement intense aux objets ou aux sujets qui les intéressent. Le cervelet peut être impliqué non seulement dans l'apprentissage moteur, mais aussi dans d'autres caractéristiques de l'autisme, selon les chercheurs. Selon les chercheurs, les résultats suggèrent que la modification du nombre de connexions entre neurones peut avoir des implications importantes pour le comportement. 

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