Un microbe est-il plus efficace le matin ou le soir?

Est-ce que le moment de la journée est important lorsque notre corps est infecté par un parasite? Selon de nouvelles recherches de l'Université McGill publiées dans Scientific Reports, le moment de la journée serait déterminant.

Notre corps fonctionne différemment à différentes heures du jour suivant nos horloges internes. Des chercheurs de l'Université McGill et de l'Institut universitaire de santé mentale de Douglas ont maintenant établi que les infections parasitaires sont également contrôlées par ces horloges. La gravité de l'infection d'un microbe variera si elle est est rencontrée au cours de la journée ou durant la nuit, une découverte que les scientifiques croient pouvoir ouvrir la voie à de nouvelles stratégies de traitement et de prévention pour les infections parasitaires.

Les chercheurs ont fait la découverte à l'aide de Leishmania, un parasite qui cause la leishmaniose et qui est transmis la nuit. Chaque année, Leishmania infecte environ 1 million de personnes, tue des milliers et laisse beaucoup d'autres avec des cicatrices. Bien que le parasite soit principalement situé dans les zones tropicales, le changement climatique pourrait répandre Leishmania bien au-delà de l'endroit où il se trouve aujourd'hui. Le parasite s'est déjà répandu dans certaines parties du sud de l'Europe.

Lorsque les souris ont été en contact avec le parasite, ont découvert que leur réponse immunitaire variait considérablement en fonction de l'heure du jour de l'infection. L'infection de Leishmania était plus efficace au début de la nuit, moment où la réponse immunitaire au parasite était la plus forte. Le parasite serait plus efficace quand il provoque une forte réponse immunitaire, attirant des cellules inflammatoires qu'il utilise pour multiplier (macrophages et neutrophiles) sur le site d'infection.

Une meilleure compréhension de la façon dont l'horloge contrôle l'infection par Leishmania pourrait contribuer au développement de nouvelles thérapies et à de meilleures approches de prévention. Selon les chercheurs, la découverte pourrait également être utile dans la lutte contre d'autres maladies transmises par les insectes.