mardi 5 septembre 2017

Septembre est le Mois de la sensibilisation au cancer de la prostate

Le cancer de la prostate est le cancer le plus fréquent chez l’homme. Toutefois, chez la majorité des hommes qui en sont atteints, le plus souvent à un âge avancé, il a peu d’effet sur la durée et la qualité de vie. Malheureusement, certains hommes subiront des conséquences graves de cette maladie, développeront des métastases et en mourront. L'idéal serait donc être en mesure de détecter et de traiter le plus rapidement possible tous ceux qui pourraient développer des métastases et mourir de ce cancer, et ne pas s’occuper de tous les autres. Ce n’est malheureusement pas possible. Le test de l’APS combiné au toucher rectal, qui est le moyen de dépistage le plus précis, présente des avantages, mais aussi des limites et des inconvénients.

Il existe un test de dépistage du cancer de la prostate depuis plusieurs années. Ce test, appelé dosage de l’antigène prostatique spécifique (ou dosage de l’APS), se fait par une prise de sang. Il est combiné à l’examen de la prostate par toucher rectal. Pourtant, comme soulignait en 2013 le Collège des médecins du Québec, il existe toujours une controverse sur l’utilité réelle de ces examens à des fins de dépistage, c’est-à dire pour détecter un cancer de la prostate chez des hommes qui ne présentent aucun symptôme ou signe de cancer.

Le Collège des médecins du Québec recommandait à ses membres en 2013 de discuter avec leurs patients âgés de 55 à 70 ans ayant une espérance de vie de 10 ans ou plus des avantages et des inconvénients du dépistage par l’APS combiné au toucher rectal, et de s’assurer qu’ils ont bien compris les enjeux avant de prendre la décision de faire ou de ne pas faire le dépistage.

Parmi les inconvénients, le fait pour le patient d'être inquiet à l’idée d’avoir un cancer alors qu'il n'en a pas Si l’un ou l’autre des deux tests (APS ou toucher rectal) est anormal, il faut recourir à une troisième technique qui permet de confirmer la présence ou non d’un cancer de la prostate: la biopsie. Cet examen consiste à insérer une aiguille dans la prostate.  Heureusement, la plupart des hommes dont le résultat du dépistage est positif n’ont pas de cancer de la prostate. C’est une fausse alerte. Dans la majorité des cas, leur prostate est simplement augmentée de volume à cause de l’âge, ce qu’on appelle l’hypertrophie bénigne de la prostate.Que l’on détecte un cancer ou non, tous les hommes qui font une biopsie peuvent subir les complications de cet examen, notamment des douleurs, de la fièvre, des difficultés urinaires passagères, du sang dans le sperme ou l’urine. Environ33 % des hommes considèrent qu’ils ont souffert d’une complication modérée ou grave à cause de cette biopsie et jusqu’à 3 % ou 4 % nécessiteront une hospitalisation due à une complication, comme le soulignait un dépliant du Collège des Médecins du Québec.

Un autre inconvénient serait le surdiagnostic. La majorité des hommes chez qui l’on détecte un cancer de la prostate par dépistage seront traités pour ce cancer et risquent d’en subir des complications. La prostatectomie radicale, une chirurgie qui consiste à enlever toute la prostate, est le traitement le plus courant. Une incapacité à retenir ses urines survient chez environ 10 % à 20 % des hommes opérés, et 40 % à 50 % des hommes souffrent d’une incapacité d’avoir une érection (impuissance) à cause de cette intervention chirurgicale

Or, selon la récente recherche publiée dans l'Annals of Internal Medicine, les hommes obtenant un test de sang controversé qui recherchent des signes de cancer de la prostate semblent avoir un risque réduit de décès par malignité. En effet, l'analyse a réexaminé les données de deux études antérieures qui ont amené les experts à recommander contre l'utilisation de routine du test, qui mesure les niveaux d'antigène prostatique spécifique (PSA). Dans l'un des essais, le test de PSA était lié à un risque réduit de mort de 25% à 31% par cancer de la prostate. Dans l'autre essai, le test de PSA était lié à un risque réduit de mort de 27% à 32% par cancer de la prostate.

En conclusion, comme le soulignait le Collège des Médecins, ol n’y a pas de bonne ou de mauvaise décision concernant le dépistage du cancer de la prostate, mais seulement une décision qui convient le mieux au patient. Le médecin est la personne la mieux formée pour répondre à toutes ses questions et l'aider à prendre la décision qui sera la meilleure pour lui.


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