vendredi 15 septembre 2017

Nouvelle découverte concernant l'effet Warburg et la consommation des cellules cancéreuses

Les cellules cancéreuses consomment énormément de glucose qu'elles dégradent en acide lactique même en présence d'oxygène. C'est ce qu'on appelle l'Effet Warburg, découvert par Otto Warburg en 1924. Si ce phénomène est connu des scientifiques depuis longtemps, peu ont eu peu de succès à l'exploiter comme moyen de détourner la croissance tumorale.

Or, les chercheurs du Duke Cancer Institute ont non seulement découvert un système de câblage inhabituel utilisé par les cellules cancéreuses pour le métabolisme des glucides, mais ont également identifié un composé naturel qui semble fermer sélectivement ce système.

Les chercheurs ont étudié les cellules cancéreuses pour déterminer à quel point leur métabolisme change, comparativement à celui des cellules normales, qui utilisent de l'oxygène pour décomposer le sucre. Les cellules cancéreuses utilisent plutôt la fermentation, ce qui est moins efficace et utilise donc plus de sucre.

Les chercheurs ont trouvé des points particuliers où le métabolisme des glucides est contrôlé différemment dans les cellules cancéreuses subissant l'effet de Warburg. Les glucides s'installent sur une enzyme, identifiée comme GAPDH, qui contrôle la vitesse à laquelle le glucose est transformé dans des cellules cancéreuses.

Et tandis que l'effet Warburg est fort présent dans de nombreux cancers, il est absent ou plus faible chez les autres. En mesurant l'enzyme GAPDH, les chercheurs ont pu développer un modèle prédictif pour mesurer l'ampleur des cellules cancéreuses sous l'influence de l'effet Warburg. Lorsque l'effet est le plus fort, les tumeurs pourraient être vulnérables à une thérapie ciblant le processus.

En épluchant la littérature, les scientifiques ont cherché à découvrir s'il existait des composés connus qui pourraient bloquer l'enzyme GAPDH. Une molécule appelée acide koningic, ou KA, semblait avoir un potentiel, découverte 30 ans plus tôt dans le cadre d'une recherche visant à trouver des médicaments qui réduisent le cholestérol. Cette quête a conduit à des statines, et KA a été abandonné.

La molécule est produite par un champignon avide de sucre qui colonise des milieux riches en sucre tels que des patates douces. Le champignon génère l'acide koningic afin d'éviter les bactéries susceptibles de voler sa source de sucre. Soupçonnant que KA pourrait être une molécule naturelle ciblant les organismes ou les systèmes impliqués dans le métabolisme accéléré du glucose, les chercheurs ont testé la molécule dans les cellules cancéreuses et sur les souris. Ils ont constaté qu'effectivement KA inhibait sélectivement l'enzyme GAPDH, freinant la consommation de glucose dans les tumeurs subissant l'effet Warburg et laissant les cellules normales seules.

Les chercheurs mentionnent cependant qu'une étude approfondie est requise, notamment pour déterminer si les effets de KA peuvent être reproduits dans d'autres études sur les animaux et les cellules.Ils souhaitent également vérifier si d'autres molécules semblables à des médicaments peuvent fonctionner selon la même voie d'énergie.

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