Nous apprenions cette semaine que la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, a confirmé que 11 vaccins pour la petite enfance deviendraient obligatoire dès 2018 en France. Alors que la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite sont déjà obligatoires, la coqueluche, l'hépatite B, la rougeole, les oreillons, la rubéole, le méningocoque C, l'haemophilius influenza B et
le pneumocoque (les trois dernières infections sont dues à des
bactéries provoquant notamment des pneumopathies et méningites) le deviendront. Elle justifie sa décision en la qualifiant d'impératif de santé publique. La vaccination est l'un des progrès majeur de la médecine, si ce n'est le plus grand. Elle a permis de sauver des millions de vies et participé à l'éradication de certaines maladies infectieuses comme la variole.
Cette position n'est pas sans rappeler celle du premier ministre Philippe Couillard qui affirmait en 2015 que la vaccination ne reposait pas seulement sur des opinions, mais aussi sur des faits. Il insistait sur l'importance de rappeler aux gens que la vaccination, c'est la base même de la santé publique. Il soulignait également en tant que médecin, que même si la rougeole est une maladie bénigne la
plupart du temps, elle peut aussi entraîner des complications, y compris
des complications cérébrales très graves pour les enfants, une réalité
dont il a été personnellement témoin comme médecin. Par ailleurs, Dr. Yves Robert, du Collège des médecins réaffirme le constat scientifique largement démontré que l’immunisation reste la mesure préventive la plus efficace que la médecine puisse offrir. Rappelons que l'Organisation mondiale de la santé recommande que 95% de la population soit vaccinée pour empêcher l'apparition de flambées épidémiques d'une
maladie. À l'exception de la variole, toutes les autres maladies évitables par la vaccination circulent encore
à des degrés différents dans le monde et peuvent être réintroduites au
pays par une personne infectée, qu'elle présente des symptômes ou
non. Cette réintroduction peut provoquer une épidémie si la population
n'est pas vaccinée ou si la couverture vaccinale n'est pas suffisante.
D'où vient cette réticence? Une seule étude réalisée par un médecin britannique, Andrew
Wakefield, en 1998. Sa recherche réalisée auprès de 12 enfants seulement
a été publiée par la revue scientifique The Lancet. Après enquête, elle s'est avérée frauduleuse et Wakefield a été radié. Ce n'est qu'en 2010 que la recherche a été retirée de la publication
scientifique. Or, la couverture médiatique entourant la
rétractation fut de faible portée. Mais le mal était fait. Dans l’esprit du public, l’hypothèse de Wakefield existe
toujoursle taux de vaccination a chuté et
les cas de rougeole ont augmenté au Royaume-Uni et aux États-Unis.
Rappelons, en terminant, le récent cas de la fille du Dre Camille Echols, à Atlanta, ayant subi une transplantation rénale à 2 ans. Elle a obtenu un vaccin contre la varicelle mais n'a pas pu obtenir le
second parce qu'elle était immunodéprimée et, au lieu de développer son
immunité, elle aurait contracté le virus. Sa fille fut exposée à un enfant souffrant de varicelle et s'est retrouvé aux urgences. Comme le rappelle le Telegraph, dans son article intitulé Scientists must join the battle against Andrew Wakefield's poisonous anti-vaccine nonsense, Fake news is damaging but fake science is potentially lethal.
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