mardi 27 juin 2017

Pourquoi 85% de la population n'a-t-elle pas encore de médecin de famille?

Selon l'entente signée en 2015 avec le gouvernement du Québec, la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ) s'engageait à ce que 85 % de la population québécoise soit inscrite à un médecin de famille d'ici le 31 décembre 2017. Or, l'article paru ce matin dans le Journal de Montréal sous la plume de Kathryne Lamontagne révélait que 740 000 Québécois étaient encore en attente d'un médecin de famille, le taux d'inscription était de l'ordre de 76,6% au 1er juin 2017.

Plusieurs explications étaient lancées ici et là, notamment le manque de motivation des médecins qui sont pourtant surchargés. Or, le véritable retard s'expliquerait par plusieurs facteurs, dénoncés dès 2015 par le Regroupement des médecins Omnipraticiens pour une Médecine Engagée (ROME), une association regroupant plus de 600 médecins omnipraticiens, étudiants en médecine et résidents en médecine familiale.  Selon le ROME, plusieurs facteurs retardent l'inscription, notamment le fait de de minimiser le vieillissement de la population. Dans les faits, une personne âgée consulte plus souvent qu'un jeune individu. Aussi, les retraites de médecins avec de larges clientèles, ont pour conséquece que plus de 1500 ou 2000 patients devront être remplacés par de jeunes médecins devant suivre 500 patients par année. Aussi, la féminisation de la médecine entraîne la réalité des congés de maternité. Une situation normale mais ignorée par l'approche comptable de l'objectif visé devant être atteint en décembre 2017.

Selon le ROME, l'entente signée en 2015 a entraîné le départ de dizaines de médecins pour d'autres provinces, des bris de service dans les hôpitaux, le fait que 56 places de résidence (toutes au Québec) sont restées vacantes en médecine familiale en 2017, et que le nombre de médecins pratiquant hors de l'Assurance maladie (pratique privée-privée) a augmenté drastiquement.

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