Comme me l'expliquait Dr. Bernier, les cases encadrées représentent des shifts de 24 heures au CLSC de Grande-Vallée, les autres représentent 8 heures à l'urgence de Gaspé durant typiquement 9 heures dans la réalité.
Ce qui me frappe à première vue, c'est l'horaire atypique, soit l'aménagement du temps de travail situés en dehors du cadre de la semaine standard (définie comme 5 jours travaillés, du lundi au vendredi, horaires compris entre 7h00 et 20h00, régularité des jours et heures travaillés, absence de travail les jours fériés). Une étude publiée par l’Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail (IRSST) mentionne que la biologie de l'humain a une structure et une activité temporelles. Plus précisément, elle obéit à des rythmes, que l'on remarque en examinant par exemple la courbe de la température du corps au cours d'un cycle de 24 heures. Ces rythmes, en conditionnant la physiologie, influencent les activités et en particulier le travail. Ainsi, on observe que les erreurs, les oublis, les baisses de vigilance et les incidents sont plus fréquents au moment du creux de la courbe de température corporelle. Notons que c'est également à ce moment-là que la vitesse de réaction est la plus basse (Folkard and Monk, 1979). Le travail lors des quarts de nuit est un défi aux lois de la biologie, puisqu'il force les travailleurs à être actifs et vigilants au moment où leur organisme fonctionne au ralenti et qu'il les oblige à essayer de dormir en période d'intense activité physiologique. Lors du travail de nuit, même pour une période prolongée, l'inversion des rythmes biologiques ne se produit jamais complètement. Les tentatives que fait le corps pour maintenir une forte activité à des heures peu propices et pour s'adapter au nouveau rythme sans pouvoir y arriver se payent à un coût élevé.
Outre l'impact sur la santé des professionnels de la santé, si on se penche sur le plan strictement quantitatif, les heures de travail dépassent largement les 40 heures/semaine. On comprend un peu mieux, malheureusement, la réticence du ministre à classer les médecins en salariés de l'État. En effet, en calculant le nombre réel d'heures travaillées, le ministère devrait couvrir le temps supplémentaire. La rémunération à l'acte est une façon plus économique de rémunérer les médecins. Le ministre devrait avoir l'honnêteté de le mentionner.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire