Suite à la conférence «Urgences, parlons-en!» le 15 décembre dernier, j'ai amorcé une réflexion bien personnelle tirée de mon expérience d'aidante naturelle. On souhaite désengorger les urgences. On réalise également que le vieillissement de la population occupe beaucoup de place et de temps aux urgences. Or, certaines solutions apportées, telles que les supercliniques, ne sont peut-être pas réalistes pour la population vieillissante.
Mes parents étaient âgés (86 et 92 ans). Les deux souhaitaient le maintien à domicile. Comme aidante naturelle, j'ai fait de mon mieux pour les aider à réaliser ce souhait. Le Ministère de la Santé et des services sociaux ont mis en place certaines mesures pour faciliter ce souhait. Outre un cancer survenu 20 ans plus tôt, les véritables problèmes de santé de mes parents sont apparus en 2001. Sans sous-estimer le cancer de mon père, l'AIT, l'ACV puis finalement l'infarctus survenus successivement en 15 ans, nécessitaient plus de suivis. Le CLSC effectuait le contrôle du RIN à domicile, une infirmière visitait mes parents régulièrement, des prélèvements à domicile avaient lieu.
Sauf qu'en pratique, les problèmes n'arrivent pas toujours entre 8h00 et 5h00 du lundi au vendredi. Mon pire cauchemar, qui s'est réalisé à 2 reprises, était que mes parents tombent malades le soir ou la fin de semaine. Mes parents âgés se fatiguaient vite. Une simple sortie chez le rhumatologue de ma mère, en voiture, pour le renouvellement d'un médicament d'exception afin de procéder à une demande d'autorisation de paiement auprès de la RAMQ, demandait à ma mère une sieste à son retour. Imaginez alors leur crainte d'attendre à l'urgence. Les cliniques sont souvent débordées et n'ont souvent pas de place.
Je suis tout à fait consciente que certains soins nécessitent une visite à l'hôpital. Et je me questionne, sans avoir la réponse puisque je ne suis pas du milieu, sur la possibilité d'adapter l'urgence à domicile dans certains cas. La solution n'est peut-être pas réaliste ou même réalisable, en terme d'effectifs et d'équipements. Mais pour l'instant, du regard d'une ancienne aidante naturelle, il y a un trou entre le CLSC et les urgences, le soir et les fins de semaine.
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