mercredi 7 décembre 2016

Le ministre Gaétan Barrette est-il sur la bonne voie?

Adoptée à l'automne 2015, la Loi favorisant l’accès aux services de médecine de famille et de médecine spécialisée fixe diverses cibles à atteindre au 31 décembre 2017, notamment cette concernant la proportion de Québécois qui ont un médecin de famille devant être augmentée à 85 % et prévoit des sanctions financières si les médecins n’atteignent pas des objectifs de productivité. Selon le ministre, la loi 20 était nécessaire parce que le «corps médical ne prend pas ses responsabilités sociales».

Sauf qu'en pratique, du moins du regard d'un accompagnant de patients, à l'époque où mes parents étaient encore parmi nous, il n'était pas rare qu'un médecin retourne mes appels après ses heures de travail, souvent après 18h00. Certains amis médecins m'ont même parfois raconté que leur horaire dépassait les 11h00 de travail continu par jour. Vu de l'extérieur, je me suis demandé comment réussiraient-ils à voir plus de patients dans ce contexte d'horaire surchargé.

Les pistes de réflexion sont pourtant présentées comme en témoigne cette capsule produite par la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec, intitulée Traitement 20. Ainsi, nous apprenons que le projet de loi a une objectif louable mais qui impose des mesures coercitives qui ne tiennent pas compte des pratiques variées des médecins de famille pour s'adapter aux besoins de la population. L'approche arithmétique ne tiendrait pas compte de la santé, la maladie ainsi que la relation médecin/patient et transforme les médecins comme des fournisseurs de service à un rythme qui menace la qualité des soins.

Dans cette capsule, plusieurs solutions sont offertes.

Plus de pratique en cabinet

Selon les médecins de famille, l'obligation des médecins d'exercer en établissements nuit à la pratique puisque 40% du temps des médecins de famille serait consacré à leur présence en hôpitaux alors qu'ailleurs au Canada, ce temps serait de l'ordre de 10%. Les patients devraient non seulement avoir accès à un médecin famille mais aussi dans un délai raisonnable.

L'accès adapté

Ainsi le patient aurait accès à son médecin lorsqu'il a un problème, éliminant le concept de visite de routine et d'examen annuel. Cette solution permettrait aux cliniques sans rendez-vous d'être moins achalandées.

Les super cliniques

Ces cliniques regroupant des spécialistes permettraient de désengorger les urgences. Ainsi, on retrouverait dans ces cliniques de la radiologie, de l'échographie, des prises de sang ainsi que des spécialistes pouvant évaluer rapidement un patient.

La collaboration interprofessionnelle

Cette collaboration avec l'infirmière permettrait aux médecins de voir le double de patients. La prise des signes vitaux, counselling par l'infirmière permettrait aux médecins de voir les patients avec des troubles de santé plus aigus. Cette collaboration pourrait également se faire avec des travailleurs sociaux, des psychologues, des physiothérapeutes, des ergothérapeutes, à titre d'exemple.

L'informatisation

Le dossier médical électronique permettrait aux médecins de compléter l'information recueillie par l'infirmière et augmenterait la capacité d'au moins 30%.

Nous apprenons ainsi que les solutions proposées tiendraient compte de la réalité du terrain, de la polyvalence de la pratique et la réalité des différents patients. En ce qui me concerne, j'ai compris un peu mieux pourquoi ce projet de loi ne semblait pas avoir la faveur populaire des médecins et jetait davantage de l'huile sur le feu plutôt qu'alléger la situation.



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