dimanche 27 novembre 2016

La purée en CHSLD



Il s'est dit plusieurs choses sur le passage de Dr Gaetan Barrette au Centre des Congrès de Québec pour «découvrir les repas servis dans les CHSLD». Sans vouloir me prononcer sur la pertinence de l'évènement, sur la présence ou non de «patate en poudre» ou du budget alloué aux repas, puisque ce n'est pas le but de ce billet (Jean Bottari, présent à Tout le monde en parle saura mieux que moi vous éclairer sur le sujet), les commentaires sur la texture en purée qui revenaient souvent m'ont fait un peu sourciller.

La «purée» est malheureusement nécessaire pour certains patients. Comme me disait la nutritionniste Isabelle Huot plus tôt cette semaine, la dysphagie touche 50% des résidents en institution. Le trouble de déglutition dont souffrait mon père est survenu suite à son accident vasculaire cérébral, quelques années plus tôt. Il existe d'autres causes, je vous invite à consulter le Guide sur les troubles de déglutition. Une des complications est le risque que la nourriture ou un liquide entre dans la voie respiratoire. L’aspiration d’un corps étranger peut entraîner une infection respiratoire ou une pneumonie. Mon père est entré à l'hôpital pour une pneumonie par aspiration. Dans le cas de mon père, même la consistance «miel» ne suffisait plus. Face à la possibilité de «gavage» et la probabilité de récidive du cancer, mon père encore apte a préféré les soins de confort. Lorsque le médecin a laissé la place à un autre médecin pour les soins palliatifs, il a eu ce commentaire pour nous, la famille «Dans la mesure où la décision lui revenait, vous n'avez pas à vous questionner si vous avez pris la bonne décision». Cette phrase a eu beaucoup plus de poids qu'il ne le croit car elle résonnait aussi en moi pour le départ de ma mère. Ma mère ne voulait pas d'acharnement thérapeutique. Comme l'expliquait l'urgentologue de mon père à ma soeur, lors de l'admission de mon père, c'est la qualité de vie du patient et non de la famille qu'il faut envisager.

On peut se questionner sur les soins accordés en CHSLD mais ne remettez pas en question la purée. Il faut avoir assisté à un étouffement nécessitant la présence du médecin, d'infirmière et de l'inhalothérapeute pour comprendre la gravité des troubles de déglutition.



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